| CHAMBARDEMENT, subst. masc. Fam. Action de chambarder*; résultat de cette action. A.− Domaine concr.Bouleversement total dans la disposition d'une pièce (meubles, effets, etc.). On a changé les tentures de ma chambre et de mon bureau (...) en conséquence, pas de journal et un hideux chambardement (Green, Journal,1950-54, p. 262). B.− Domaine abstr.Changement, renversement le plus souvent d'ordre social ou politique. Chambardement social, universel; le grand chambardement. Le chambardement universel de toutes les valeurs sociales (Cendrars, Moravagine,1926, p. 34): ... « ma conviction profonde, maintenant, c'est que, seuls, une révolution, un chambardement général jailli des profondeurs et qui remettra tout en cause, peuvent désintoxiquer le monde de son infection capitaliste... »
R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 163. Rem. Sens B plus largement attesté que le sens A. Prononc. : [ʃ
ɑ
̃baʀdəmɑ
̃]. Étymol. et Hist. 1. 1855 « bataille » arg. des zouaves en Crimée (Esn.); 2. 1881 « bouleversement politique » (Evénement ds G. Fustier, Suppl. au dict. de la lang. verte d'A. Delvau, 1883, p. 505 : « Gambetta, vil objet de mon ressentiment, Ministres ennemis de tout chambardement, sénateurs que je hais)»; 1883 « bousculade » (Larch. Suppl., p. 32). Dér. de chambarder*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 105, 317. |