| CHAMBARD, subst. masc. A.− Arg. de Polytechnique, vx. Chahut organisé par les anciens au détriment des nouveaux dont ils brisaient les meubles, dispersaient les effets, etc. Rem. Attesté ds Guérin 1892, France 1907, Esn. 1966. B.− P. ext., fam. Grand désordre, tumulte, vacarme. Des musiciens hérissés de fourrures font un chambard du diable avec tous les instruments qu'ils ont trouvés (Malraux, Les Conquérants,1928, p. 115). − Au fig. Bouleversement, renversement d'un ordre établi. Synon. chambardement* B.Cet universel chambard de toutes les valeurs (P. Bourget, Némésis,1918, p. 6): ... avec le carambolage de cette sacrée loi, c'est le déménagement, le chambard...
− Oui, on peut s'apprêter à manger de la vache enragée d'âme, conclut MmeBavoil, en soupirant.
Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 226. Prononc. et Orth. : [ʃ
ɑ
̃ba:ʀ]. Pt Lar. 1906 et Quillet 1965 : chambard ou chambart. Étymol. et Hist. 1881 arg. des polytechniciens « saccage en manière de brimade » (Louis Esnault ds Larch. Nouv. Suppl. 1889, p. 51 : Le chambard, variante de la brimade de Saint-Cyr, est le privilège que s'accordent les anciens [polytechniciens] de faire subir aux nouveaux toutes sortes de petites vexations). Déverbal de chambarder*. Fréq. abs. littér. : 8. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 317. |