| * Dans l'article "CHAMARRER,, verbe trans." CHAMARRER, verbe trans. [Le suj. désigne une pers., ou un inanimé, le verbe est souvent au passif] A.− HABILLEMENT 1. Rehausser une étoffe ou un vêtement d'ornements somptueux. Gilet de velours chamarré d'or; robes chamarrées de passementeries. Les passementiers religieux peuvent chamarrer d'argent et d'or leurs moires et leurs soies (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 220). Rem. On rencontre, avec valeur intrans. passive la forme pronom. se chamarrer. Les arabesques de diamant qui se chamarraient sur nos poitrines (Flaubert, La Tentation de st Antoine, 1849, p. 385). − P. anal. Le docteur (...) expliqua à Lucien les armes qui chamarraient cette reliure magnifique (Stendhal, Lucien Leuwen,t. 1, 1836, p. 190): 1. Alors on apporte la corbeille, et le couple païen y plante le chou (...) on chamarre le tout de rubans et de banderoles, ...
G. Sand, La Mare au diable,1846, p. 213. 2. Péj. Couvrir d'ornements criards, disparates ou de mauvais goût. Livrées voyantes chamarrées de dorures (A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 107). − Se chamarrer de.Se vêtir de façon voyante ou ridicule. Notre postillon (...) s'était chamarré de rubans printaniers qui flottaient ridiculement sur toute sa personne (O. Feuillet, Scènes et proverbes,1851, p. 320). − En partic. Couvrir de décorations, de médailles. Hernani se laissera pensionner, doter, chamarrer par Charles V (Balzac,
Œuvres diverses,t. 1, 1850, p. 384). − P. ext. Barbouiller de figures disparates. Passeports chamarrés (T. Gautier, Tra los montes,Voyage en Espagne, 1843, p. 19): 2. Pétrarque écrivait ses memento sur une veste en cuir qu'il portait d'habitude; les bords et les manches étaient tout chamarrés de notes.
Sainte-Beuve, Port-Royal,Paris, Hachette, t. 4, 1912 [1859], p. 599. B.− Au fig. et littér. Agrémenter, parsemer. Récits tout chamarrés d'anecdotes (E. de Guérin, Lettres,1841, p. 409).[Des chalets] chamarrés de vignes et de chèvrefeuilles (G. Sand, Mademoiselle Merquem,1868, p. 9). − Péj., vx. ,,Chamarrer quelqu'un de ridicules.`` (Ac. 1798-1878). ,,Le changer, le couvrir de ridicules`` (Ac. 1798-1878). Prononc. et Orth. : [ʃamaʀe], (je) chamarre [ʃama:ʀ]. Mart. Comment prononce 1913, p. 34 : ,,L'a s'est ouvert [devenu ant.] dans bigarré, amarrer, chamarré, narrer``. Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787 et Gattel 1841 note une durée longue pour la 2esyll. Gattel recommande de prononcer r forte. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1530 sans réf. d'apr. FEW t. 19, p. 151; ne semble pas attesté ds Palsgr.]; 1557 « garnir de passements » (Du Verdier, Div. leçons, 224, éd. 1610 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 301). Dér. de chamarre*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 15. DÉR. Chamarrage, subst. masc.Action de chamarrer; assemblage de couleurs ou d'ornements sur un tissu ou un vêtement. Synon. bigarrure.Les chamarrages fous des Chinois, ressortaient luisants, vigoureux, et égratignaient l'œil (Duranty, Le Malheur d'Henriette Gérard,1860, p. 314).Attesté ds Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965.− Seule transcr. ds Littré : cha-ma-ra-j'. − 1reattest. 1828 (Raymond, Le Maçon, 1, 102 ds Quem.); de chamarrer, suff. -age*. BBG. − Darm. 1877, p. 82. − Sain. Sources t. 1, 1972 [1925], p. 199. |