Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
CHAMAILLER, verbe.
Familier
A.− Emploi intrans., vx.
1. Vocab. de la guerre. Combattre l'ennemi. Il a fort bien chamaillé avec 12 ou 15 000 hommes jusqu'à ce que les Russes soient venus manger et vaincre (J. de Maistre, Correspondance,1806-07, p. 331).
2. Lang. cour. (sens affaibli). Se battre, échanger des coups légers ou des paroles blessantes sans raison valable. Ils ricanent, ils plaisantent, ils chamaillent (A. Dumas Père, Paul Jones,1838, VI, p. 168).
Rem. Encore employé dans ce sens par G. Duhamel, Journal de Salavin, 1927, p. 161 et Guéhenno, Jean-Jacques, Grandeur et misère d'un esprit, 1952, p. 222, 244.
B.− Emploi trans.
1. Vieilli. Quereller quelqu'un. Chamâillant son vieux à hue et à dia (R. Martin du Gard, La Gonfle,1928, p. 1206).
Au fig. À quoi bon chamailler la révolution (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 25).
2. Cour., emploi pronom. Se chamailler, se chamailler avec (qqn). Échanger des coups sans gravité, et plus gén., se disputer, se quereller pour des futilités. Ce sont les gamins qui se chamaillent en revenant de l'école (Aymé, La Jument verte,1933, p. 100):
1. Une république moderne et une monarchie constitutionnelle sont identiques. N'importe! on se chamaille là-dessus, on crie, on se bat. Flaubert, Correspondance,1871, p. 282.
2. Un grand bruit éclata : c'étaient deux jeunes paysans qui se chamaillaient à propos d'un héritage, et s'invectivaient en termes grossiers. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 293.
Rem. S'applique gén. aux enfants dans le sens « échanger des coups »; aux querelles familiales, sociales ou politiques dans l'emploi plus cour. de « se quereller avec des mots ».
Emploi subjectif :
3. Je m'apprête à me chamailler au Sénat à l'occasion de la loi sur les serinettes. Mérimée, Lettres à la comtesse de Montijo,t. 2, 1870, p. 293.
Au fig. [Le suj. désigne des choses formant un assemblage curieux] Être mal assorti, former un contraste désagréable et choquant pour la vue. Synon. jurer.Ongles vernis, mais non assortis aux lèvres : les deux rouges se chamaillent (H. Bazin, La Mort du petit cheval,1949, p. 45).
Rem. 1. Chamaillade, subst. fém., néol. d'aut. Synon. expr. de chamaillerie*. Phalanstère tout rempli du matin au soir de disputes, de chamaillades, d'engueulements (E. et J. de Goncourt, Journal, 1894, p. 545). Cf. aussi asticotage, appartenant également au vocab. des Goncourt. Prendre (...) plaisir aux chamaillades (...) aux asticotages (Id., Manette Salomon, 1867, p. 333). 2. Chamaillement, subst. masc. Autre synon. de chamaillerie*. De tous les coins s'élevaient des cris, des paroles vives, d'interminables chamaillements (F. Fabre, Barnabé, 1875, p. 316).
Prononc. et Orth. : [ʃamɑje]. [a] ant. pour la finale ds Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. Pour le timbre de la finale et pour [λ] mouillée cf. -ailler. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1307-15 intrans. « se frapper, se battre » (G. Guiart, Royaux lignages, éd. Buchon, I 6812, S. 299 ds T.-L. : Devant li rois ou l'en chamaille, Est li Barrois en la bataille); 1540 pronom. (Amadis, I, 10 ds Hug.); 1540 intrans. (Ibid., I, 13, ibid.); 1690 intrans. « se disputer » (Fur.); 1694 pronom. (Ac.). Prob. issu d'un croisement entre chapler « tailler en pièces, frapper en combattant » (ca 1100 Roland, éd. Bédier 1347, capler), issu d'un lat. *cappulare « couper » dér. de *cappare lui-même dér. de *cappo (chapon*), v. chapelure et mailler « frapper, donner des coups » (1172-75 Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 6152 ds T.-L.), dér. de mail*. Fréq. abs. littér. : 88. Bbg. Sain. Sources t. 1, 1972 [1925], p. 378; t. 3, 1972 [1930], p. 399.