| CESSER, verbe trans. A.− Emploi trans. 1. [Le compl. d'obj. est un n. ou un nominal] Mettre fin temporairement ou définitivement à quelque chose; arrêter, interrompre. Céramique. [Il faut savoir estimer] le moment où (...) il est convenable de cesser le feu (A. Brongniart, Traité des arts céram.,1844, p. 230).Les sauterelles ronfleuses Cessent leur sautillement Dans les herbes onduleuses (M. Rollinat, Les Névroses,1883, p. 133): 1. La limitation et l'arrêt des explosions nucléaires expérimentales avaient été envisagés au cours des discussions de 1957 et, à partir de novembre 1958, les trois grandes puissances allaient cesser leurs essais de bombes pendant trente-quatre mois.
Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 188. 2. [Le compl. d'obj. est un verbe à l'inf.] (Ne pas, ne point) cesser de + inf.(Ne pas) s'arrêter de. La pluie ne cessa point de tomber depuis dix heures du matin jusqu'à trois heures de l'après-midi (Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 86).Tu cesserais bientôt de m'aimer si je cessais d'être gratuite! (Claudel, Le Soulier de satin,1944, 3ejournée, 13, p. 842): 2. Enfin elle croyait que le valet de chambre était un ami pour elle, car il ne cessait de lui dénoncer avec indignation les mesures terribles que la République allait prendre contre le clergé.
Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 22. Rem. Ell. fréq. de pas ou point comme avec les verbes oser, pouvoir, savoir, etc. B.− Emploi abs. Prendre fin : 3. Ce chant sublime n'a pas cessé, parce que rien de l'Évangile ne peut cesser.
Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 288. 4. ... lorsqu'elle entrait dans un magasin, les conversations cessaient cependant que ces dames prenaient un air pincé...
Simenon, Les Vacances de Maigret,1948, p. 33. Rem. ,,Des grammairiens rangent ce verbe parmi ceux qui se conjuguent avec avoir quand on marque l'action, avec être lorsqu'on marque l'état résultant de l'action. La construction avec avoir peut s'employer dans tous les cas. Elle s'impose pour une personne`` (Hanse 1949). C.− Emploi factitif. Faire cesser qqc.Mettre un terme à : 5. La pauvreté habituelle du peuple des campagnes avait donné naissance à des maximes qui n'étaient pas propres à la faire cesser.
Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution,1856, p. 215. 6. Un consultant plus profond que ne l'était M. de Norpois eût sans doute pu diagnostiquer (...) qu'un régime nouveau, le régime matrimonial, ferait cesser avec une rapidité presque magique ces accidents pénibles, quotidiens, mais nullement organiques.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 468. Prononc. et Orth. : [sese] ou [sεse] (je) cesse [sεs]. Ds Ac. 1694-1798. Homon. cession, session (p. rapp. à la forme conjuguée (nous) cessions). Étymol. et Hist. 1. a) xies. ne cesser de « ne pas s'arrêter de » (Alexis, éd. Chr. Storey, 85); ca 1360 faire cesser (Archives du Nord, B 18822, no23383 ds IGLF); 1666 part. prés. adj. (La Font., Fais. ds Littré : Je viens, toute affaire cessante); s'est employé avec l'auxiliaire être pour exprimer la constatation d'un état qui demeure ultérieurement (1remoitié xves. Journal d'un bourgeois de Paris, p. 116 ds IGLF); b) ca 1160 « prendre fin (vent, etc.) » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave : Li vanz failli, del tot cessa); 2. 1130-40 trans. « finir » (Wace, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 153). Du lat. class. cessare, fréquentatif de cedere (céder*). Fréq. abs. littér. : 7 927. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 11 865, b) 7 763; xxes. : a) 10 686, b) 13 009. |