| CERTAINEMENT, adv. A.− Vieilli. D'une manière certaine, qui offre toute garantie d'exécution : 1. Tiens-toi certainement prête et secrètement même prête à partir pour le midi avant le premier novembre : ...
Lamartine, Correspondance,1830, p. 375. 2. − Je cesse de te voir, je te fais fermer ma prison, s'écria Julien, et bien certainement le lendemain, je me tue de désespoir, si tu ne me jures de ne faire aucune démarche qui nous donne tous les deux en spectacle au public.
Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 505. 3. Ceux qui n'étaient pas atteints s'enroulaient dans les draps des pestiférés afin de mourir certainement.
Camus, La Peste,1947, p. 1297. B.− 1. Dans le dialogue, exprime ou renforce une affirmation telle qu'elle n'offre de prise à aucun doute. Synon. assurément, à coup sûr, certes, en vérité, sans aucun doute, sûrement : 4. − « Mais, reprit Mila, tu dis que René sera tué le premier de tous; on tuera donc d'autres chairs blanches? » − « Eh! certainement, dit le jongleur riant de la simplicité de Mila; ... »
Chateaubriand, Les Natchez,1826, p. 443. − Isolé, en tête de phrase, pour souligner l'énergie de l'affirmation : 5. En marchant, les femmes peuvent tout montrer, mais ne rien laisser voir.
− Mais certainement! s'écria l'une des dames consultées, les robes n'ont été faites que pour cela.
Balzac, Théorie de la démarche,1833, p. 633. 6. m. de solanges. − Certainement, j'ai de l'humeur; et j'aimerais mieux vous voir brusque, grondeur, grossier même, que d'une complaisance aussi ridicule.
Leclercq, Proverbes dramatiques,La Manie des proverbes ou Chacun pour soi et Dieu pour tous, 1835, I, p. 9. 2. Dans la prose narrative ou didactique, souligne le caractère probable d'une assertion, souvent en relation avec mais : 7. La princesse de Clèves, après bien des combats et une longue résistance, devenue coupable et malheureuse par la seule témérité de sa confiance en elle-même et en ses propres résolutions, eût été d'un exemple moins honorable pour son sexe, peut-être moins intéressant, mais certainement plus moral.
Marmontel, Essai sur les romans,1799, p. 312. 8. Geneviève surprit mon regard. Je n'osai, devant elle, enlever la clef et la mettre dans ma poche; mais mon hésitation ne lui échappa point; elle devina certainement ma méfiance.
Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 50. Prononc. et Orth. : [sε
ʀtεnmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1165 (Gautier d'Arras, Eracle. éd. E. Löseth, 2797). Dér. de certain2* étymol. A; suff. -ment2*. [La date de 1138 (Vie de Saint Gilles) donnée par Lar. Lang. fr. est erronée (dernier tiers du xiies. d'apr. Henry Chrestomathie5, p. 21)]. Fréq. abs. littér. : 5 053. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 576, b) 8 843; xxes. : a) 8 813, b) 6 692. Bbg. Dignoire (Cl.). Obs. concernant l'utilisation de l'adv. certainement. B. Soc. roum. ling. rom. 1969, t. 6, pp. 41-50. |