| CERNURE, subst. fém. Littéraire A.− Cerne de fatigue autour des yeux. Elle a (...) le dessous des yeux meurtri de cernures violâtres (J. Lorrain, Âmes d'automne,1898, p. 42): 1. Dimanche 3 juin. Comme je parlais de la mauvaise mine de Barrès au déjeuner d'hier, du tirage de ses traits, de la maladive cernure de ses yeux, Daudet disait qu'il lui faisait l'idée d'un épuisé.
E. et J. de Goncourt, Journal,1894, p. 583. B.− PEINT. Trait qui cerne un dessin, une peinture : 2. Ses cernures [du Greco], de plus en plus différentes de celles de Tintoret, ses fausses lumières sur les reliefs, ne ressemblent pas aux traits d'or des icônes, mais appartiennent peut-être au même univers.
Malraux, Les Voix du silence,1951, p. 423. − P. ext. Contour d'un objet. J'ai fait une petite esquisse où on voit bien mieux la cernure de la plage (Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 860). Rem. Attesté ds Lar. 20e, Lar. Lang. fr., Quillet 1965 et Rob. Suppl. 1970. Prononc. : [sε
ʀny:ʀ]. Étymol. et Hist. 1562 cerneure (A. Paré, Anatomie, chap. 2 ds
Œuvres complètes, éd. J.-F. Malgaigne, Paris, 1840, t. 1, p. 116 : la cerneure du nombril), attest. isolée; à nouv. en 1863 (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 1341 : cerclés de cernures, des yeux d'un bleu, d'une limpidité inquiétante). Dér. de cerne*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 21. |