| CENTRE, subst. masc. I.− [L'idée dominante est celle d'une situation en un point] A.− GÉOM., cour. Point intérieur situé à égale distance de tous les points d'une circonférence ou de la surface d'une sphère. Centre de la terre. Cet élysée a (...) ses abîmes intérieurs et profonds, qui se trouvent ainsi correspondre au centre de notre planète (P. Leroux, De l'Humanité,t. 2, 1840, p. 346).Il ne saurait pas plus y avoir deux centres à une circonférence (Teilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 201). SYNT. Centre d'une cible, d'un disque, d'une roue; centre de courbure (centre du cercle qui détermine une courbure); angle au centre (angle intérieur à un cercle, ayant le centre pour sommet). − P. ext. 1. [Dans certains polygones ou certaines courbes fermées] Centre (de figure). Point par rapport auquel tout point de la figure a un point symétrique. Centre d'un carré, d'un losange (cf. foyer). Le centre de l'ellipse de contact du pneu sur le sol (Ch. Chapelain, Cours mod. de techn. automob.,1956, p. 237). 2. Point par rapport auquel existe une propriété ou s'effectue une transformation géométrique. Centre d'homologie, d'homothétie, de perspective, de rotation, de similitude. Une figure est dite admettre un plan ou un centre de symétrie, lorsqu'elle coïncide avec sa symétrique par rapport à ce plan ou à ce centre (J. Hadamard, Géom. dans l'espace,t. 2, 1921, p. 108). B.− P. ext. Milieu d'une surface, d'une étendue, d'un ensemble quelconque. Centre d'une province, d'un tableau, d'une ville; centre ville*. La rue du Doyenné, peu éloignée du Ministère de la Guerre et du centre parisien (Balzac, La Cousine Bette,1847, p. 52).Le centre ouest et la Californie (Morand, New York,1930, p. 265): 1. ... le centre de l'armée anglo-hollandaise était en bonne posture. (...) Wellington ajouta à ce centre une brigade de Chassé, ôtée à l'aile droite, et une brigade de Wincke, ôtée à l'aile gauche, ...
Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 384. 2. Elle [MmeRezeau] gesticule, fait voler ses voiles; on dirait une araignée au centre de sa toile.
H. Bazin, La Mort du petit cheval,1949, p. 240. Rem. On rencontre ds la docum. qq. ex. où le mot est antéposé à un nom de pays ou de région (ds l'usage cour. le nom de pays ou de région est suivi de central). La construction du chemin de fer du Centre-Annam (Malraux, La Condition humaine, 1933, p. 242). En appos. Il y avait, dans l'ampleur aimable de Mellede Jarny, une grâce viennoise, une (...) maturité centre-Europe (J. de La Varende, Monsieur le Duc de Saint-Simon, 1955, p. 299). − SP. (football) 1. Synon. rare d'avant-centre (cf. centre-avant s.v. avant-centre, étymol. et hist.). 2. Tir vers le grand axe du terrain (cf. avant-centre, ex. 1). C.− Spéc., POL., cour. Centre de l'hémicycle d'une assemblée parlementaire; p. méton., l'ensemble des parlementaires qui y siègent, entre la droite et la gauche; les idées, le parti qu'ils représentent (cf. centrisme). Ministère centre droit, centre gauche; député, sénateur du centre : 3. Sous l'intolérable défi, une moitié de l'assemblée se leva. Les pupitres claquaient, les bouches vomissaient l'invective, les poings tendus menaçaient l'insulteur. Des gradins du centre, les plus véhéments se précipitèrent dans l'hémicycle, à l'assaut de la tribune.
De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 373. − [En parlant d'une pers. isolée] Centre gauche* : 4. Politicien peu scrupuleux au demeurant [Talleyrand], qui, avec des dédains de grand seigneur racé, ne se gênait pas de travailler à ses heures pour le roi de Prusse, c'est le cas de le dire, et mourut dans la peau d'un centre gauche.
Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 883. ♦ Loc. adj. : 5. En politique, il [Rigault] était centre gauche, partisan de ces doctrines libérales honnêtes, qui sont le résultat assez naturel des études classiques.
Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 1, 1863-69, p. 275. D.− Rare, littér. Milieu d'un espace temporel. Oiseaux migrateurs au centre des saisons (Giraudoux, Suzanne et le Pacifique,1921, p. 79): 6. Nodier, revenu en France, avait trente ans passés; il doit être mûr; le voilà au centre; une nouvelle vie mieux assise et plus en vue de l'avenir pourrait-elle commencer?
Sainte-Beuve, Portraits littér.,t. 1, 1844-64, p. 473. − Domaine abstr. de la vie psychique.Au centre des ténèbres (Balzac, La Maison Nucingen,1838, p. 616).Des affections apprises au centre de la famille (M. Blondel, L'Action,1893, p. 263): 7. Elle ne voit rien, elle ne regarde pas : l'enfant a bougé!... Ployée sur lui, elle écoute résonner, au centre d'elle-même, l'écho de ce tressaillement douloureux qui l'emplit d'une joie anxieuse...
R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 188. ♦ Vx. Milieu social où l'on se sent à l'aise : 8. Un salon de huit ou dix personnes dont toutes les femmes ont eu des amants, où la conversation est gaie, anecdotique, et où l'on prend du punch léger à minuit et demi, est l'endroit du monde où je me trouve le mieux, là dans mon centre j'aime infiniment mieux entendre parler un autre que de parler moi-même.
Stendhal, Vie de Henry Brulard,t. 2, 1836, p. 317. [En parlant d'une pers.] (Ne pas) être dans son centre. (Ne pas) se trouver dans un milieu approprié, dans un entourage où l'on se sent à l'aise. Rem. La séparation entre I et II n'est pas absol. rigoureuse, plusieurs des acceptions faisant penser à une action subie ou exercée. II.− [L'idée dominante est celle d'un point vers lequel convergent certaines forces et/ou d'où émanent certaines impulsions] A.− SC. PHYS., cour. Point où s'applique la résultante de certaines forces, autour duquel s'effectuent certains mouvements. Centre d'attraction, de pression. Le centre de masse d'une bague ou d'un système planétaire (Valéry, Variété 1,1924, p. 215). SYNT. Centre de gravitation, d'oscillation, de percussion, de poussée. ♦ Centre de gravité. Fam. ou p. plaisant. Perdre son centre de gravité. Tomber. L'aire humaine (...), l'espace ambiant dans lequel nous pouvons nous mouvoir sans perdre le centre de gravité (Balzac, Théorie de la démarche,1833, p. 623).P. métaph. : 9. Ma paroisse est une paroisse comme les autres. (...) : le bien et le mal doivent s'y faire équilibre, seulement le centre de gravité est placé bas, très bas. Ou, si vous aimez mieux, l'un et l'autre s'y superposent sans se mêler, comme deux liquides de densité différente.
Bernanos, Journal d'un curé de campagne,1936, p. 1031. P. plaisant. Derrière : 10. ... après avoir poussé une plainte plus aiguë que les précédentes, le vieux monsieur baisse la glace qui est auprès de lui, puis se lève et pose son centre de gravité en dehors de la portière.
P. de Kock, Les Compagnons de la Truffe,1861, p. 83. ♦ MAR. Centre de voilure. Point où s'applique la résultante des forces agissant sur les voiles d'un navire. − P. ext., MÉTÉOR. Centre de haute(s), basse(s) pression(s). Zone de haute(s), basse(s) pression(s). B.− ANAT., PHYSIOL. 1. Centre nerveux. Portion de substance grise du système nerveux central et des ganglions sympathiques où s'effectuent la sélection et la transmission des influx nerveux propres à une fonction et, p. méton., ces organes : 11. ... les excitations d'origine périphérique sont conduites par les nerfs sensitifs jusqu'aux centres, où elles deviennent sensations; ...
J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 53. SYNT. Centres cérébraux, corticaux, encéphaliques, ganglionnaires, médullaires, sympathiques; centres moteurs, respiratoires, sensitifs, sensoriels; centre gastrique, phrénique, visuel. − P. métaph. Centre nerveux [la Méditerranée], ses réflexes ont ébranlé les peuples les plus éloignés (Morand, La Route des Indes,1936, p. 349). 2. Centre vital. Organe vital : 12. − Dans le cours de ses différentes vies, expliqua Pujolhac, l'homme concentre sa force vitale et prend appui sur sept centres vitaux successifs, étagés dans son corps depuis le sexe jusqu'au cerveau.
Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 213. − P. métaph. : 13. Une guerre, depuis qu'elle se traite avec l'avion et l'ypérite, n'est plus qu'une chirurgie sanglante. Chacun s'installe à l'abri d'un mur de ciment, chacun, faute de mieux, lance, nuit après nuit, des escadrilles qui torpillent l'autre dans ses entrailles, font sauter ses centres vitaux, paralysent sa production et ses échanges.
Saint-Exupéry, Terre des hommes,1939, p. 255. C.− P. anal. Lieu où des actions, des activités sont concentrées, sont les plus développées. Le centre des affaires. Cordoue, autrefois le centre de la civilisation arabe (T. Gautier, Tra los montes,Voyage en Espagne, 1843, p. 307).Gand fut de bonne heure le centre de l'industrie flamande (Michelet, Sur les chemins de l'Europe,1874, p. 252).Des femmes titrées dont (...) le salon était le centre des élégances aristocratiques (Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 882).Exchange Place, (...) le centre mondial de l'agio (Morand, New-York,1930, p. 53). ♦ Rare. [En parlant d'une pers.] :
14. Elle [la princesse Mathilde] va de l'un à l'autre (...) ayant pour chacun le mot particulier, personnel, qui tout à l'heure, quand il sera rentré chez lui, lui fera croire qu'il était le centre de la soirée.
Proust, Chroniques,1922, p. 19. − P. ext. Lieu où des actions, des activités convergent, sont dominantes. Un centre de population, de production, de réunion. Nos grands centres manufacturiers ont repris leur activité (Flaubert, Madame Bovary,t. 1, 1857, p. 163).Denver, grand centre minier des Montagnes-Rocheuses (Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 271): 15. ... l'exode massif des centres urbains et industriels pourrait transformer le pays en un immense champ de camping dispersé.
Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 185. SYNT. Centre religieux; centre de culture, d'opérations, de ralliement, de rassemblement; un riche centre commercial. ♦ Rare. [En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.] Je devins assez vite un centre de réunion (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 67): 16. Peut-être aurez-vous un succès de curiosité, mais tout le monde n'aime pas à se faire centre d'observations et cible à commentaires. Cela vous fatiguera peut-être.
A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 817. ♦ Absol. Agglomération urbaine. Une très-petite commune perdue loin de tout grand centre (Fromentin, Dominique,1863, p. 21). ♦ Néol. Centre commercial. Ensemble de magasins généralement groupés autour d'un magasin à grande surface : 17. Plusieurs centres commerciaux sont prévus. (...). Chaque centre commercial desservira 3 000 logements, tandis que de petits centres de quartiers seront établis dans les unités de voisinage pour les achats quotidiens.
Les Gds ensembles d'habitation,1963, p. 33. − P. méton. Organisme public à vocation particulière, généralement socio-culturelle, d'enseignement, de recherche. Centre social, d'études, de recherche; Centre National de la Recherche scientifique. Le chantier du premier grand centre de recherche atomique national (Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 79): 18. Il avait rallié à son programme quelques camarades qui l'aidèrent à organiser à Reuilly un premier centre culturel. Ils obtinrent des appuis, des subsides et le mouvement s'amplifia : ...
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 180. SYNT. Centre dramatique, mobilisateur; centre d'accueil, d'apprentissage, de documentation, des examens, de formation, d'hébergement, d'instruction, d'orientation, de soins. D.− Domaine abstr. de la vie psychique ou soc.Point, élément où convergent, d'où rayonnent des forces, des éléments dispersés. Centre d'attraction, d'influence, de rayonnement. Rattacher à un centre commun les opinions flottantes dans le chaos des contradictions et le vague des incertitudes (Bonald, Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre soc.,1800, p. 216): 19. Le milieu divin, si immense soit-il est en réalité un centre. Il a donc les propriétés d'un centre, c'est-à-dire, avant tout, le pouvoir absolu et dernier de réunir (et par suite d'achever) les êtres au sein de lui-même.
Teilhard de Chardin, Le Milieu divin,1955, p. 137. − P. ext. Élément, objet fondamental, essentiel. Centre d'intérêt, de préoccupations. L'idée du devoir est le centre de la morale de Kant, et sa morale est le centre de sa philosophie (Cousin, Cours d'hist. de la philos. mod., t. 5, 1847, p. 24).Cette Europe occidentale, centre de nos inquiétudes, objet de notre méditation (J.-R. Bloch, Destin du Siècle,1931, p. 284): 20. ... le maréchal Staline s'échauffa. À l'entendre, grondant, mordant, éloquent, on sentait que l'affaire polonaise était l'objet principal de sa passion et le centre de sa politique.
De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 66. Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. centréité. Fait d'être centré, de posséder un haut degré de centration. Une conscience est d'autant plus achevée qu'elle double un édifice matériel plus riche et mieux organisé. Perfection spirituelle (ou « centréité » consciente) et synthèse matérielle (ou complexité) ne sont que les deux faces ou parties liées d'un même phénomène (Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain, 1955, p. 57). Prononc. et Orth. : [sɑ
̃:tʀ
̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1275 fig. « point intérieur situé à égale distance de tous les points d'une circonférence ou de la surface d'une sphère » (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 19101); 2emoitié xives. centre du monde (J. Lefevre, Trad. La Vieille, éd. H. Cocheris, p. 200); spéc. b) 1529 géom. « point du milieu d'un cercle » (G. Tory, Champ fleury, L. III, 33 vods Hug., s.v. centrique); 2. p. ext. a) xives. « milieu d'un espace quelconque, partie centrale d'un ensemble donné » (J. D'Arkel, Li Ars d'amour, 2ep., I, X ds Gdf. Compl.) spéc. b) 1690 milit. centre du bataillon (Fur.); c) 1821 pol. centre droit (Maine de Biran, Journal, p. 343); 1822 centre gauche (Stendhal, De l'Amour, p. 274); 1829 centre [de la Chambre] (Boiste); 3. spéc. 1924 sp. demi-centre (Montherlant, Les Olympiques, p. 252). B. P. anal. 1. a) 1638 fig. « point, lieu où se trouvent, se font habituellement certaines choses, d'où émanent certaines idées » (Rotrou, Les Sosies, V, 1 ds
Œuvres, Paris, t. 3, 1820, p. 440); 1659 spéc. en parlant de Paris le centre du bon goût (Molière, Précieuses ridicules, sc. 9 ds
Œuvres, Paris, 1962, p. 105); d'où b) 1839-42 absol. « ville capitale, agglomération » (Comte, Cours de philos. positive, t. 4, p. 97); c) 1899 électr. centre de dépôt (Nouv. Lar. ill.); 1939 centre anti-tuberculeux (Montherlant, Les Lépreuses, p. 1440); 2. a) av. 1662 « (le plus souvent en parlant de la relig. ou de Dieu) chose principale, raison première, fondamentale » (Pascal, Pensées, section VIII); b) 1691 être le centre de qqc. « (en parlant des personnes) en être l'animateur » (Mmede Sévigné, 1329, 26 juill. ds Rob.); 1856 par exagération, péj. se regarder comme le centre du monde (Flaubert, La Tentation de st Antoine, p. 648); spéc. c) 1821 arg. « nom propre » (Ansiaume, Arg. en usage au bagne de Brest, f. 7 ro, § 89); 3. a) 1680 mécan. et phys. (Rich. : Le centre de la gravité); 1702 centre de percussion (Ac. des Sc. ds Trév. 1752); 1751 centre de gravitation ou d'attraction, centre d'oscillation (Encyclop. t. 2); b) p. anal. 1845 anat. centre nerveux (Besch.). Empr. au lat. class. centrum « pointe sèche du compas » d'où sens gén. « centre d'un cercle (ou d'un sphère) », en partic. « centre de la terre » 1ers. (Pline, Nat., 2, 81 ds TLL s.v., 823, 23) et p. ext. « milieu d'un ensemble donné, circulaire ou non; le lat. est lui-même empr. au gr. κ
ε
́
ν
τ
ρ
ο
ν proprement « aiguillon », puis sens passif géom. « point central d'une circonférence », « rayon » et « centre de gravité » du gr. κ
ε
ν
τ
ε
ι
̃
ν « percer comme d'un aiguillon, piquer » à cause de la pointe du compas piquée au point autour duquel le centre est décrit; centre, terme de sp., est un calque de l'angl. center-half, comme le montre son attest. dans un texte fr. en 1916 (Mack t. 1, p. 135); cf. Becker, Sportanglizismen im modernen Französisch, Meisenheim, 1970, p. 316 et 328; v. aussi avant-centre. Fréq. abs. littér. : 5 184. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 498, b) 4 826; xxes. : a) 5 824, b) 10 414. Bbg. Becker 1970, p. 67, 240, 316, 328. − Cotta 1968. − Darm. 1877, p. 107 (s.v. centrier). − Georgin (R.). Contestations. Déf. Lang. fr. 1969, no47, pp. 4-6. − Gilb. 1971. − Gohin 1903, p. 350. − Math. 1967-69. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Piéron 1963. − Rheims 1969 (s.v. centréité). − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 102, 315. − Sain. Lang. par. 1920, p. 218. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 103. − Uv.-Chapman 1956. |