| CELLIER, subst. masc. A.− Pièce en forme de hangar attenante à une maison ou au rez-de-chaussée d'une maison et où se presse le raisin et se conserve le vin. Synon. région. (en Bordelais) cuvier, cuverie; (en Bourgogne) vinée, vendangeoir.Les granges et les celliers. Ne crains pas de puiser aux réduits du cellier Le vin scellé quatre ans dans l'amphore rustique (Leconte de Lisle, Poèmes antiques,1852, p. 151).Les profondeurs d'un cellier où la saveur sucrée des raisins foulés se changeait en odeur de vin (Fromentin, Dominique,1863, p. 13). − P. métaph. Un cellier du cœur où l'on s'installe pour baigner quelques heures dans la paix équitable et l'apaisement des passions et la justice sans déshérités (Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 573). − [Chez les Mystiques, p. allus. au Cantique des Cantiques, I, 3 : Le roi (l'Époux) m'a introduite dans ses celliers, commenté p. ex. par Saint Bernard, Sermons sur le Cantique et Sainte Thérèse d'Avila, Des pensées de l'Amour de Dieu] Introduire une âme dans le cellier de l'Époux. Lui faire partager, dans l'extase, l'ivresse et les délices de l'amour de Dieu (cf. Massis, Jugements, 1923, p. 237). B.− P. ext. Pièce fraîche, généralement non voûtée, située au rez-de-chaussée d'une habitation ou en contrebas ou attenante à celle-ci, servant à conserver du vin et des denrées alimentaires. Synon. cave.La cuisine et le cellier; chercher du vin au cellier. De petits bâtiments isolés qui sont des dépendances domestiques : buanderie, bûcher, cellier, séchoir (Gozlan, Le Notaire de Chantilly,1836, p. 73): On avait tiré la table dehors, sous un pommier; et de temps en temps Sapeur allait remplir au cellier la cruche au cidre, tant on buvait.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Miss Harriet, 1883, p. 876. Prononc. et Orth. : [selje], également [sεlje] (Pt Lar. 1968, Warn. 1968 [à titre de var.]). Ds Ac. 1694-1932. ,,Sous l'influence de l'écriture et par analogie avec les mots savants qui ont une consonne géminée prononcée, on en vient à considérer comme fermée la syllabe en question et on y introduit un e ouvert`` (Buben 1935, p. 60). Homon. sellier. Étymol. et Hist. Début xiies. (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, 143, 15). Du b. lat. cellarium (dér. de cella « chambre ») attesté au sens de « chambre » au iies. (Scaevola ds TLL s.v., 762, 78), au sens de « magasin (pour diverses marchandises) » début iiies. Tertullien, ibid., 763, 31; « magasin à vivres » 404 S. Jérôme, ibid., 763, 37; terme de lang. pop. apr. 540 Cassiodore, ibid., 733, 7. Fréq. abs. littér. : 163. |