| CAVERNEUX, EUSE, adj. A.− GÉOGRAPHIE 1. Qui comporte des cavernes. Roches nues et caverneuses (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, p. 451): 1. Il faut ensuite supposer qu'il y a dans les flancs de ces montagnes caverneuses des soupiraux très nombreux, pour que ces vents soufflent dans toute l'étendue d'une côte; ...
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 219. 2. Qui par son origine, ses propriétés a rapport avec les cavernes. Sources caverneuses des torrens (Dusaulx, Voyage à Barège,t. 1, 1796, p. 10).Humidité caverneuse (Lamartine, Voyage en Orient,t. 2, 1835, p. 32). B.− P. anal. 1. Qui évoque une caverne. a) [Par sa forme (profondeur, trous, etc.).] Cellier caverneux (Claudel, Connaissance de l'Est,1907, p. 103).Troncs caverneux (...) des sapins (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 248). b) [Par sa profonde résonance physique] Bruit caverneux (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 50; Châteaubriant, M. des Lourdines, 1911, p. 15).Mugissement fort et caverneux (Flaubert, La Tentation de St Antoine,1849, p. 78). − Expr. Voix caverneuse. Voix sourde et rude. Sa voix [du conseiller] avait baissé de deux tons, elle était devenue caverneuse (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 378). c) [Par sa résonance spirituelle] La moindre pensée s'amplifie [chez Suarez] de tous les échos qu'elle éveille en sa grande âme caverneuse (Gide, Feuillets,1889-1939, p. 350). 2. MÉDECINE a) [En parlant des poumons] Qui renferme des cavernes. Poumons caverneux (A. Arnoux, Suite variée,1925, p. 110). − Qui provient d'une caverne. Râle caverneux (E. Nocard, É. Leclainche, Les Maladies microbiennes des animaux, 1896, p. 247). Respiration, toux caverneuse : 2. Nous savons aujourd'hui combien les « cavernes fraîches » sont facilement muettes; les cavernes qui s'accompagnent de gargouillement, de souffle caverneux, de pectoriloquie qui se traduisent par du bruit de pot fêlé à la percussion, sont de vieilles cavernes remontant souvent à plusieurs années.
Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXes.,1946, p. 100. b) Tissu caverneux ou corps caverneux. Tissu formé par un réseau de veines multiples et susceptibles de turgescence lors d'un afflux de sang. Corps caverneux du clitoris, de la verge. Synon. tissu érectile.(cf. Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 4, 1805, p. 332). − P. ext. Dont la structure rappelle celle du tissu caverneux. Angiome caverneux (Roussy [F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 5, 1920-24, p. 111]). Prononc. et Orth. : [kavε
ʀnø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xiiie-début xives. « qui présente des trous, des cavernes » (Aimé, Chron. de Rob Viscart, I, 19 ds Gdf. Compl. : Voie cavernouse); xves. caverneuse (Grant Herbier, fo30 vods Gdf. Compl.); spéc. 1546 anat. cauerneulx (Rabelais, Tiers-livre, chap. XVIII, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 2, pp. 93-94); 2. 1835 voix caverneuse « qui semble sortir d'une caverne » (Ac.). Empr. au lat. cavernosus « percé de trous ». Fréq. abs. littér. : 208. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 647, b) 134; xxes. : a) 190, b) 144. DÉR. 1. Caverneusement, adv.D'une voix caverneuse. Et le vieux macaroniste (...) barytonna caverneusement (J. Richepin, Césarine,1888, p. 225).− 1reattest. 1888 id.; du fém. de caverneux, suff. -ment2*. 2. Cavernosité, subst. fém.État de ce qui est caverneux. P. métaph. La cavernosité de son cœur (Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 2, 1797, p. 214).Les cavernosités des nues (A. Pommier, De l'Athéisme et du déisme,1857, p. 134).Rem. Attesté ds les dict. gén. à partir de Ac. Compl. 1842.− Dernière transcr. ds Littré : ka-vèr-nô-zi-té. − 1reattest. 1546 anat. (Ch. Estienne, Disc. des parties du corps, 14, 37 ds Quem.) attest. isolée; 1562 sens gén. (Du Pinet, Pline, II, 79 ds Gdf. Compl.); de caverneux, lat. cavernosus, suff. -ité*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Gohin 1903, p. 248, 311. − Quem. 2es. t. 4 1972, p. 47 (s.v. cavernosité). − Sigurs 1963/64, p. 269 (s.v. cavernosité), 427. |