| CAUTÈRE, subst. masc. MÉDECINE A.− Instrument ou agent chimique utilisé pour brûler un tissu organique. Cautère actuel, potentiel; galvanocautère; pierre à cautère : Les cautères et les setons peuvent être aussi de quelque utilité, mais dans la goutte habituelle et invétérée ils font peu d'effet.
Geoffroy, Manuel de méd. pratique,1800, p. 425. − P. méton. Plaie ou escarre qui résulte de l'application de l'un de ces deux agents. Établir, entretenir, pratiquer un cautère. Il n'est pas changé et même a gagné de plus un cautère et un vésicatoire sur le côté! (Balzac, Correspondance,1822, p. 135). B.− Fam. Remède. − Expr. proverbiale. Cautère sur une jambe de bois. Remède sans efficacité. Cette diatribe du ton le plus généreux (...) s'adressant précisément à des voyous fermés à toute générosité, (...) ferait l'effet d'un cautère sur une jambe de bois (Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 163). − P. métaph. La classe! [libération du service] mot magique! cautère moral du troupier! (Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, 2epart., 10, p. 211). Rem. Ac. 1835 enregistre l'adj. cautérétique. Qui brûle, qui consume les chairs. ,,Qui est une corruption barbare de cathérétique`` (cf. Lar. 19eet Littré). Prononc. et Orth. : [kotε:ʀ] ou [kɔ-]. [o] fermé ds Dub., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; cf. aussi Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Littré et DG. [o] ou [ɔ] ouvert ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930 (qui notent [oˑ] mi-long), Pt Rob. et Warn. 1968; cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787 qui signale que la 1resyll. est douteuse. Pour le timbre de -au-, cf. cauchemar. Ds Ac. 1694 et 1718 sans accent dans la vedette et dans le texte de l'art.; ds Ac. 1740 sans accent dans la vedette mais avec un accent dans le texte de l'art.; ds Ac. 1762-1932 sous la forme moderne avec un accent. Étymol. et Hist. Fin du xiiies. « agent physique ou chimique qui brûle les tissus » (Trad. Ovide Remède d'Amour, 510 ds T.-L.); 1635 p. ext. (Monet, Abr. du parallèle des lang. fr. et lat., Genève, éd. Ouvion : Cautere, l'ouverture de la chair cauterisée, brulée avec le bouton de fer ardant [...] la brulure du Cautere). Empr. − soit au lat. cauterium « fer à cautériser » méd. (iers. Scribonius Largius ds TLL s.v., 709, 82), lui-même empr. au gr. κ
α
υ
τ
η
́
ρ
ι
ο
ν « id. » − soit au b. lat. cauter « id. » (Tertullien, ibid., 709, 28, emploi fig.). Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 240. − Rog. 1965, p. 110. − Sigurs 1963/64, p. 302, 311. |