| CAUTION, subst. fém. Engagement donné ou pris pour garantir l'exécution d'une obligation; p. méton., somme ou personne servant de garantie. A.− [L'engagement met en jeu une somme d'argent] Mettre en liberté sous caution : 1. Mais pour être mis en liberté en attendant la sentence, il aurait fallu verser une caution de deux cents livres.
J. et J. Tharaud, L'An prochain à Jérusalem!1924, p. 227. ♦ Une caution bourgeoise (vx). Caution solvable. Au fig. Garantie sûre : 2. ... ils sont méchants, et bien gratuitement méchants. Alors c'est bien. Je vous demande pardon. Sans arrière-pensée. Je vous en porte caution bourgeoise.
Péguy, Victor-Marie, Comte Hugo,1910, p. 680. − Spéc., DR. Caution « judicatum solvi ». ,,Caution que doit fournir tout étranger, demandeur principal ou intervenant à un procès, devant toute juridiction de première instance ou d'appel, pour assurer le paiement des frais et dommages-intérêts auxquels il pourrait être condamné`` (Cap. 1936). Caution légale. Fournie en exécution d'une disposition de la loi. Caution judiciaire. Fournie en exécution d'un jugement : 3. La caution judiciaire ne peut point demander la discussion du débiteur principal.
2043. Celui qui a simplement cautionné la caution judiciaire, ne peut demander la discussion du débiteur principal et de la caution.
Code civil,1804, p. 367. − Au fig. Toute espèce de garantie. Qu'il se présente sans crainte. Il a ma foi pour caution (Arnoux, Rêverie d'un policier amateur,1945, p. 80). B.− [L'engagement met en jeu une pers.] Être caution de qqn, se porter caution pour qqn, servir de caution : 4. M. Bridges me servit de caution, et je me retrouvai sur la route de Londres, beaucoup mieux monté et fort content de mon projet de retourner de la sorte jusque chez mon père.
Constant, Le Cahier rouge,1830, p. 80. 1. Spéc., DR. ,,Personne qui s'engage envers le créancier, à côté du débiteur principal, pour garantir l'exécution de l'obligation, au cas où le débiteur n'y satisferait pas lui-même`` (Cap. 1936). − Au fig. a) Vx. Être caution que. Répondre de. Je suis caution qu'il ne lui en coûteroit qu'un des litrons de bonnes fèves qu'il porte pendus à son bâton (Nodier, Trésor des fèves et Fleur des pois,1833, p. 42). b) Garantie morale fournie par le soutien d'une personnalité jouissant d'un grand crédit. 2. Péj. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Être sujet(te) à caution. N'être croyable que moyennant production d'une caution, ne mériter qu'une confiance limitée, être douteux : 5. ... il ignore que la foi produit ses effets indépendamment de l'objet auquel elle s'attache; que la possibilité des miracles étant admise, c'est leur historicité qui est sujette à caution; ...
Amiel, Journal intime,1866, p. 146. Prononc. et Orth. : [kosjɔ
̃]. Pour la prononc. de -au- par [o] fermé dans ce mot, cf. Grammont Prononc. 1958, p. 23. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1260 dr. caucion (Liv. de just., 61 ds Littré); 1535 p. ext. caution « celui qui se porte garant pour un autre » (Coutumes d'Ypres ds Bourdot de Richebourg, Nouv. coutumier gén., Paris, 1724, t. 1, p. 851); 1539 caution bourgeoise (Est.); av. 1615 sujet à caution qui doit donner une caution d'où « suspect » (Pasquier, Recherches de la France, Paris, éd. 1665, p. 476); av. 1615 « personne qui s'engage pour un débiteur » (Id., ibid., p. 862); 1660 (Molière, Sganarelle, I, 1, : Allez, tel qu'il puisse être, avecque cette somme Je vous suis caution qu'il est très honnête homme). Empr. au lat. class. cautio au propre « précaution, prudence »; en partic. terme de dr. « garantie, engagement ». Fréq. abs. littér. : 212. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 662, b) 134; xxes. : a) 70, b) 221. Bbg. Rog. 1965, p. 135, 174. |