| CAUSEUR, EUSE, adj. et subst. A.− Rare. (Personne) qui cause : 1. ... les causeurs, ... avaient glissé de la politique et de l'actualité, ... aux accidents de morphine et d'éther; ...
J. Lorrain, Sensations et souvenirs,1895, p. 169. B.− Usuel 1. (Personne) qui aime à causer en société, qui se prête facilement à la conversation. Il est d'humeur causeuse (Ac.1835-1932).L'empereur (...) a été plus causeur que de coutume (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 413): Rem. En ce sens le mot est fréquemment employé dans des tournures négatives. Elle n'était pas causeuse d'habitude, on la trouvait même sournoise (Zola, La Joie de vivre, 1884, p. 937). − En partic. (Personne) qui sait causer agréablement et avec esprit. Un aimable, un brillant causeur. Je savais qu'il [Swann] était comparable à l'un des plus beaux causeurs d'autrefois (Proust, La Prisonnière,1922, p. 203). 2. Péj., vieilli. a) Personne qui cause beaucoup, qui cause trop. Synon. bavard.Un insupportable causeur (Ac. 1835-1932). b) (Personne) qui bavarde avec indiscrétion, parfois avec malveillance. Ne dites rien à cet homme-là, c'est un causeur (Ac.1835-78).Un air aimable de causeur colportant sans malice les cancans du monde (Zola, Son Excellence E. Rougon,1876, p. 319). Rem. On rencontre ds la docum. la forme pop. fam. causeux. Il [Najard] vous explique bien des choses bien mieux que je ne pourrais le faire, si peu causeux comme me voilà (Genevoix, La Boîte à pêche, 1926, p. 257). Prononc. et Orth. : [kozœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1534 « celui qui aime à causer » (Rabelais, Gargantua, chapitre 12, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 49); 1690 (Fur. : Causeur. Qui parle trop, ou indiscrettement, qui découvre les secrets d'autruy et les siens). Dér. de causer2*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 302. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 303, b) 801; xxes. : a) 572, b) 251. |