| CAUDATAIRE, subst. masc. et adj. A.− (Celui) qui porte la queue de la robe ou du manteau d'un grand personnage (pape, cardinal, roi, reine, etc.) lors des cérémonies. Synon. porte-queue.Gentilhomme caudataire (Ac. 1835-1932). Les cardinaux se sont avancés, (...); deux caudataires portent leur queue violette (Taine, Voyage en Italie,t. 1, 1866, p. 123). B.− P. métaph., litt. Courtisan servile : Il y a autour du monde littéraire un peuple de gens qui se frottent à l'homme de lettres; (...) les caudataires. − Hommes anonymes, inféodés à une grande ou petite célébrité, qui leur devient tellement propre, et pour ainsi dire si personnelle, qu'ils feraient croire au miracle de la transfusion de l'amour-propre; (...) appelés à ce culte de cireurs de bottes d'une statue de grand ou de petit homme qui les tutoie, par la vocation d'un caractère doux, naturellement complaisant, sans susceptibilité, les caudataires ont pour l'écrivain (...) un attachement particulier qui (...) touche à la patience de l'épouse aussi bien qu'au dévouement de la maîtresse.
E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, pp. 113-114. − Au fém., rare. Il faut l'empêcher [la France] de devenir une seconde Autriche, une caudataire de l'Allemagne (Barrès, Mes cahiers,t. 9, 1911-12, p. 250). − Emploi adj. Disciples caudataires (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 249).Mainte imitation caudataire polycopiait les maîtres. Christiani, (...) faisait du Beaudelaire très frénétique (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 164). Prononc. et Orth. : [kodatε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1546 (Rabelais, Tiers-Livre, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 182 : fol caudataire). Dér. du lat. cauda (queue*) d'apr. légataire, donataire; cf. lat. médiév. caudatarius « porte queue » (Translatio S. Antonini ds Du Cange). Fréq. abs. littér. : 19. |