| CATHOLIQUE, adj. et subst. I.− Domaine relig.[En relation avec catholicisme*] A.− Adjectif 1. [En parlant de l'Église] Qui a une vocation d'universalité, qui est universelle, qui est répandue dans tous les lieux : 1. ... les autres, pressés du besoin de retrouver une société véritable, parcequ'il n'y a pour l'homme de vie que là, se concentrent forcément dans la seule société qui subsiste aujourd'hui, l'Église catholique, apostolique, romaine, hors de laquelle il n'existe plus ni ordre, ni vérité.
Lamennais, De la Religion,1repart., 1825, p. 64. − HIST. RELIG. Église catholique (ou unitaire) française. Secte que l'abbé Chatel fonda à Paris vers 1830 : 2. De pape, il n'en est pas question dans l'Église catholique française. « Sa hiérarchie se compose : 1) d'un évêque qui prend le titre de patriarche; 2) d'un coadjuteur, vice-patriarche; ... »
Lamennais, L'Avenir1830-31, p. 292. − THÉOL. Épîtres catholiques. ,,Ensemble de sept lettres du N.T. [Nouveau Testament] : celle de Jacques, les deux de Pierre, les trois de Jean et celle de Jude (...). Elles s'adressent aux chrétiens en général plutôt qu'à des églises [sic] ou à des personnes déterminées`` (Foi t. 1 1968) : 3. Dans l'épître catholique de saint Jude, Michel Archange et le Diable se disputent le corps de Moïse, c'est-à-dire le corps de la Loi, c'est-à-dire Marie : Lex Domini immaculata.
Bloy, Journal,1894, p. 145. 2. Qui se rapporte à l'Église romaine, qui lui est propre. Doctrine, foi, religion catholique; clergé, culte, prêtre catholique : 4. ... on peut dire que le dogme catholique oriente nos spéculations philosophiques et scientifiques dans le sens du sage réalisme du bon sens.
Théol. cath.t. 4, 11920, p. 772. 3. Qui professe la doctrine, la religion de l'Église catholique romaine, qui est placé sous son autorité. Faculté, institut, université catholique (fam. la Catho) : 5. Tous les deux ans un vaisseau arrive d'Espagne, apportant au Père supérieur le revenu que les puissances catholiques, l'Espagne, le Portugal et l'Italie, leur envoient.
Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 345. SYNT. École, écrivain, théologie, théologien catholique; opinions, pensée catholique(s); action catholique (cf. action1I B rem. 2 b); ligue catholique; le monde catholique. Rem. L'élément de compos. corresp. à catholique est catholico-. Le monde catholico-légitimiste (Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, t. 3, 1863-69, p. 3). − Spéc., GÉOGR. Cantons catholiques. ,,Les cantons suisses qui [en majorité] font profession de la religion catholique`` (Ac. 1835-1932). Pays-Bas catholiques (vx). ,,La Belgique, par opposition à la Hollande devenue protestante`` (Littré). ♦ HIST. Le Roi, la Reine Catholique, Sa Majesté Catholique. Le(s) souverain(s) d'Espagne : 6. ... le même processus que l'on observe en Espagne au moment de la conquête de l'Amérique, quand les doublons de Ferdinand le Catholique et d'Isabelle sont exportés à l'étranger en dépit de toutes les mesures par lesquelles on cherche à tarir cette saignée.
L'Hist. et ses méthodes,1961, p. 348. 4. Fig. et fam. [P. réf. à la réputation de fermeté de la doctrine cath., dans des expr. ou phrases négatives] Conforme à la norme doctrinale, en particulier morale. Fredaine peu catholique; se procurer qqc. par des moyens plus ou moins catholiques : 7. Cela ne pouvait pas être aussi naturel que cela en avait l'air. Il y avait, dans cette histoire, quelque chose de pas catholique...
Queffélec, Un Recteur de l'île de Sein,1944, p. 193. − [En parlant du lait, du vin, p. allus. à l'eau du baptême] Additionné d'eau (cf. baptiser B 2). B.− Substantif 1. Emploi subst. masc. et fém. Personne qui appartient à la religion catholique. Catholiques et protestants; catholique pratiquant; bonne catholique : 8. Sur l'attitude des catholiques modernes à l'égard du catholicisme quand il gêne leur nationalisme : un bon exemple est l'attitude prise par les catholiques allemands depuis vingt ans.
Benda, La Trahison des clercs,1927, p. 260. 2. Emploi subst. masc. a) [Désigne une pers.] − Catholiques sociaux. ,,Tenants du catholicisme social`` (Foi t. 1 1968) : 9. Les catholiques sociaux ont une manière de se représenter l'économie qui les rapproche beaucoup de nos plus vils politiciens.
Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 312. − Proverbial et fig., fam. ou pop. Catholique à gros grains. ,,Catholique qui ne se fait pas scrupule de bien des choses défendues par la religion`` (Ac. 1835, 1878). b) [Avec valeur de neutre, désigne un inanimé] Rare. Ce qui est catholique. Le catholique, le royal, voilà mon affaire (A. Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 112). Rem. On rencontre ds la docum. a) Le subst. catholicos, du gr. κ
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ς, désignant le chef de certaines Églises chrétiennes d'Orient. Le catholicos des Arméniens (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 553). ,,On dit aussi catholique, en francisant le mot`` (Guérin 1892; cf. Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Lar. encyclop. et Quillet 1965). b) Le subst. catholicon qui désigne la ,,chapelle centrale d'un monastère byzantin`` (Foi t. 1 1968). Dans les laures, ou premiers villages des religieux, les cellules se groupèrent autour d'une place au centre de laquelle s'élevait le catholicon (A. Lenoir, Archit. monastique, t. 2, 1856, p. 296). II.− Domaine profane (emploi seulement adj.).Universel (cf. catholicité II). A.− Rare : 10. S'il ne peut exister de science inébranlable, catholique, il existe bien une sorte de catholicité des fondements de la raison...
Alain, Propos sur la relig.,p. 210 (Foulq.-St-Jean 1962). B.− Emplois spéc. 1. ASTRON. ANC. Cadran, gnomon catholique. ,,Cadran solaire construit de manière à pouvoir être installé à une latitude quelconque`` (DG). 2. CHIM. ANC. Fourneau catholique. ,,Fourneau pouvant servir à toute sorte d'opérations`` (Littré). 3. MÉD., PHARM. ANC. Extrait catholique. ,,Médicament qui passait pour être propre à évacuer toute espèce d'humeur`` (Guérin 1892). Remèdes catholiques. ,,Ceux qui conviennent dans toutes les maladies`` (Nysten 1814). Synon. vieilli catholicon. Prononc. et Orth. : [katɔlik]. Ds Ac. 1694-1932. Fér. Crit. t. 1 1787 rappelle : ,,Richelet écrit sans h : catolique, catoliquement.`` Étymol. et Hist. [xiiies. chatoliche ds Gdf. Suppl. d'apr. DG]; 1. début xives. « qui appartient à l'Église romaine » (Le Tresor de Jehan De Meung, v. 83, éd. Méon, 3, p. 334 [œuvre Jean Chapuis d'apr. F. Lecoy, Roman de la Rose, I, introd., X] : Tu chiez, Si tu ne tiens foy catholicque); 2. av. 1603 « universel » (Charron, Les Trois Veritez, III, 8, Adv., éd. 1635 ds Hug. : Le soleil... catholique et universel illuminateur du monde); 1690 fourneau catholique; gnomon catholique (Fur.). Empr. au lat. chrét. catholicus (empr. au gr. κ
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ς « général, universel », η
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α Clément d'Alexandrie ds Bailly), « universel », Tertullien ds Blaise, « universel (en parlant de l'Église) », St Cyprien, ibid. : ecclesia quae catholica una est; d'où, étant donnée l'intention de diffusion universelle de l'Église fondée par le Christ, « orthodoxe », apr. 207 Tertullien ds TLL s.v., 615, 9 : catholica ecclesia; St Augustin ds Blaise : catholicus Christianus; subst. masc. plur. « les Catholiques (p. oppos. aux hérétiques qui forment des sectes) » (St Augustin, ibid.). Fréq. abs. littér. : 3 781. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 704, b) 3 659; xxes. : a) 7 110, b) 5 828. DÉR. Catholiquement, adv.D'une manière catholique, conformément à la doctrine, à la foi de l'Église catholique. Élever mes deux petites filles chrétiennement − catholiquement, − (Bloy, Journal,1899, p. 296).− [katɔlikmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. − 1reattest. ca 1389 (Ph. de Maizieres, Songe du viel Pelerin, I, 33, Ars. 2682, fo76bds Gdf. Compl.); de catholique, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 7. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 56 (s.v. Catholiquement). − Duch. 1967, § 48-5, 1. − Feugère (F.). Après sept cents ans. Le gd s. de St Louis et son vocab. Déf. Lang. fr. 1970, no53, p. 11. − Gall. 1955, p. 205 (s.v. catholicon). − Grand' Combe (F. de). Catholics et catholiques. Vie Lang. 1960, p. 490. − Rat (M.). Vieilles loc., mais qui vivent toujours. Déf. Lang. fr. 1965, no27, pp. 9-10. − Tracc. 1907, p. 125. |