| CATHÈDRE, subst. fém. A.− Siège réservé à un évêque dans un lieu de culte, à un abbé dans les différents bâtiments de l'abbaye qu'il dirige (cf. abbatial, ex. 12) : 1. ... on sait que la distinction entre les églises cathédrales et les autres est tout à fait artificielle, puisqu'il suffisait, à l'occasion d'une fête, d'y dresser la cathèdre d'un évêque, pour qu'une église devînt momentanément cathédrale.
Proust, Chroniques,1922, p. 167. Rem. Ex cathedra se dit d'une définition ou d'un enseignement dogmatique énoncé par le souverain pontife comme du haut de son siège en tant que chef de l'Église catholique universelle; p. ext., se dit d'une déclaration officielle formulée avec autorité (infra dér.). B.− 1. Chaise gothique munie d'un haut dossier. Cathèdre armoriée, sculptée : 2. Les élèves s'asseyaient autour d'une table ovale; trônant dans une sorte de cathèdre, Mademoiselle Fayet présidait; ...
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 25. 2. Chaire de professeur : 3. Et maintenant, gros fonctionnaires qui m'avez fait éconduire par vos laquais, pédagogues qui, du haut de vos cathèdres, m'avez inondé de votre science vaine et surannée, (...) à nous deux!...
Coppée, L'Homme et la fortune,1875, p. 38. Prononc. : [katεdʀ
̥]. Étymol. et Hist. [1271 cathedre de Saint Pere « fête de la chaire de Saint Pierre » (Arch. Doubs, E 1318, no513 ds Gdf. : Le mercredi apres la cathedre Saint Pere)]; 1599 « siège d'un pontife » (Ph. de Marnix, Diff. de la Relig., préf. ds Hug.). Empr. au lat. cathedra, en lat. class. « siège à dossier, surtout destiné aux femmes » (Horace ds TLL s.v., 612, 10); puis par ext. « chaire de professeur » (Martial, ibid., 612, 70); en lat. chrét. « siège épiscopal » (Tertullien ds Blaise). Fréq. abs. littér. : 16. DÉR. Cathédrant, subst. masc. et adj.a) Subst. masc., vx. ,,Celui qui préside à une thèse de théologie ou de philosophie`` (Ac. 1835, 1878). Ecclésiastique, fidèle parlant en chaire. Chaque culte a ses Cathédrans. Tout quaker est Cathédrans dès qu'il a reçu l'inspiration (S. Mercier, Néologie,t. 1, 1801, p. 101).Celui qui, par profession (théologien, philosophe, etc.) ou non, parle officiellement, avec autorité. Et moi aussi, j'ai été Cathédrant au Lycée républicain, me disait un bon jeune homme qui s'était imaginé que de là l'univers l'entendrait. Tous nos jeunes poètes se sont faits Cathédrans dans nos innombrables Lycées; c'est à qui parlera devant une assemblée ex cathedrâ. Le Cathédrant le Harpe cède ce soir, dit-on, sa place au Cathédrant Roederer : y gagnons-nous, y perdons-nous? Grand problème. (S. Mercier, Néologie,t. 1, 1801, p. 101).b) Adj., rare. Synon. de cathédral* (cf. B 2).M. le chanoine majeur et jubilaire du chapitre cathédrant de Saint-Étienne (G. Sand, Consuelo,t. 3, 1842-43, p. 44).− Dernière transcr. ds DG : kà-té-dran (an = ɑ
̃). Ds Ac. 1762-1878. − 1resattest. 1542 « celui qui siège, préside » (Rabelais, Pantagruel, ch. XVIII, éd. Marty-Laveaux, I, 311), 1594 « celui qui parle en chaire » (Sat. Men., Abregé des Estats de Paris, p. 49 ds Hug.), considéré comme ,,vieux mot`` dep. Besch. 1845; de cathèdre, dés. -ant des participes prés. substantivés. |