| CATASTROPHIQUE, adj. A.− Qui provoque ou peut provoquer une catastrophe; fertile en catastrophes : 1. La physique nucléaire, en déclenchant des forces catastrophiques, que la science ne peut plus mater, prouve la nécessité d'une règle morale et supra-humaine, si l'humanité doit continuer.
Maurois, Journal,États-Unis, 1946, p. 171. 2. − ... alors, aujourd'hui, vous n'avez pas de patron dans l'aviation? insistai-je.
− Pas que je sache, me répondit Rémy qui avait passé son brevet de pilote en 1936, à Bourges, c'est-à-dire à l'époque la plus catastrophique de l'aviation française...
Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 31. B.− Qui a des caractères ou des effets comparables à ceux d'une catastrophe. Synon. épouvantable, horrible.Événement, guerre catastrophique : 3. Tu n'as qu'à penser à quelle chose cosmique serait une guerre aujourd'hui. Ce serait plus catastrophique que le Déluge et le Götterdämmerung.
Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 412. 4. C'est surtout depuis la guerre, (...) que les nations se sont inquiétées du déboisement devenu catastrophique dans certaines régions du globe puisque le sol nourricier lui-même y est en voie de disparition.
La Forêt fr.,1955, p. 5. C.− P. hyperb. Qui a des effets très graves; très désagréable : 5. C'est encore plus triste, je trouve, plus catastrophique de partir chassé comme un rat.
Romains, Les Hommes de bonne volonté,La Douceur de la vie, 1939, p. 149. Rem. 1. On rencontre un emploi substantivé. Des « catastrophiques », des amateurs d'accidents, des coureurs de péripéties (J. Tharaud, Mes années chez Barrès, 1928, p. 71). 2. On rencontre ds la docum. l'adv. catastrophiquement. D'une manière catastrophique. Jamais, dans toute la vie de Beethoven, elle [la création] n'a été aussi catastrophiquement réduite qu'en ces années 1816 et (surtout) 1817 (R. Rolland, Beethoven, t. 1, 1928, p. 89). Prononc. : [katastʀ
ɔfik]. Étymol. et Hist. [1845 (J. B. Richard, Dict. de mots nouveaux, suppl. d'apr. Quem.)]; 1921, supra ex. 3. Dér. de catastrophe*; suff. -ique*. Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 50. |