| CASTRATION, subst. fém. A.− CHIR. et MÉD. VÉTÉR. Opération ayant pour but ou résultat de priver l'individu mâle ou femelle de ses facultés de reproduction. Spéc. Castration complète, bilatérale. Ablation des testicules ou des ovaires. Castration incomplète. Ablation d'un seul testicule ou ovaire. Synon. partiels bistournage, émasculation, ovariotomie, stérilisation. − En partic. Opération concernant des individus mâles : Après l'extirpation des ovaires les femmes deviennent apathiques, et perdent une partie de leur activité intellectuelle ou de leur sens moral. La personnalité des hommes qui ont subi la castration s'altère de façon plus ou moins marquée. La lâcheté historique d'Abélard devant l'amour et le sacrifice passionné d'Héloïse furent causés sans doute par la sauvage mutilation que les parents de cette dernière lui firent subir.
Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 168. − PSYCHANAL. Angoisse de castration, complexe de castration. ,,Angoisse liée à la fonction symbolique du phallus et plus précisément à la menace imaginaire de la suppression du pénis`` (Julia 1964). Cf. Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 146 et S. Freud, Introd. à la psychanal., 1959, p. 399. − Au fig., rare. Censure. La castration d'un livre (Lar. 19e-20e). Annihilation d'une activité créatrice. Régime [politique] (...) de mutilation et de castration (Hugo, Correspondance,1857, p. 271). B.− P. ext., BOT. Ablation des anthères d'une fleur permettant notamment après fécondation par le pollen d'une espèce voisine la création d'hybrides. Dès que leurs étamines se sont libérées, avant que les premières fleurs du cep à féconder n'éclatent à leur tour (...) on procède à la castration (Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 86). Prononc. et Orth. : [kastʀasjɔ
̃]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. Ca 1380 (Evr. de Conty, Probl. d'Arist., B.N. 210, fo150dds Gdf. Compl.). Empr. au lat. castratio, de même sens, employé à propos des animaux, des hommes et en bot. Fréq. abs. littér. : 27. |