| CASTILLE1, subst. fém. Vx et littér. [Dans un tournoi au Moy. Âge] Combat qui simulait l'attaque et la défense d'une imitation de tour, de château-fort : 1. Tout-à-coup les fanfares sonnent, les barrières s'abaissent, les combattants se mêlent et les jeux commencent : (...); Lusignan, animé d'une ardeur sans égale, lutte dans les pas d'armes, les castilles et les joûtes, et lutte victorieusement.
MmeCottin, Mathilde,t. 2, 1805, p. 151. − P. métaph. Petite dispute pour des vétilles, petite querelle sans gravité entre deux personnes. Ils sont toujours en castille (Ac.1798-1878).Il a seulement parlé d'une castille qu'ils ont eue ensemble (J. de La Varende, Le Troisième jour,1947, p. 158): 2. C'est alors, s'il me souvient bien, qu'éclata la castille du hêtre-à-feuille-de-persil. MlleVerdure et l'abbé vivaient en état de guerre. Les combats n'étaient pas bien sérieux et l'abbé ne faisait qu'en rire; ...
Gide, Isabelle,1911, p. 650. − Loc. fam. Avoir, chercher castille. Chercher noise à quelqu'un. Son frère, qui lui avait cherché castille dans la semaine (G. Sand, La Petite Fadette,1849, p. 58). Rem. Se castiller, verbe pronom. réciproque. Se disputer. Nous ne sommes pas ici pour nous castiller (Huysmans, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 190). Prononc. et Orth. : [kastij]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1456-67 « querelle » (Cent nouvelles nouvelles, éd. F.-P. Sweetser, p. 151 : je vous livreray castille), qualifié de ,,vx`` dep. Ac. 1694. Prob. empr. à l'esp. castillo « château » (dep. 972 d'apr. Cor. t. 1; v. château); l'hyp. de Littré reprise par le FEW (t. 2, p. 471a) selon laquelle castille aurait d'abord désigné des châteaux en bois utilisés dans les joutes médiévales se heurte à des difficultés chronol. : le sens de « château » ne semble pas s'imposer dans le Mistere St Adrien, éd. E. Picot, v. 3447 : vous pouez guerre Faire contre tour et castille où castille pourrait tout aussi bien être synon. de guerre que de tour et n'est attesté qu'en 1546 et 1606 d'apr. Encyclop. t. 17, p. 761. L'hyp. de EWFS2(castille est un déverbal de castiller « irriter », empr. au prov. castiar « châtier ») ne convient pas, castiller, très rare, étant prob. dér. de castille. Fréq. abs. littér. : 9. Bbg. Rupp. 1915, p. 53. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 329. − Tournemille (J.). avoir castille. Vie Lang. 1959, p. 633. |