| CASTEL, subst. masc. [Au Moy. Âge] Château fort. La littérature à castels, troubadours à toques de velours (Flaubert, Correspondance,1852, p. 371).Un château, un vrai castel du moyen-âge, avec fossés bourbeux, mâchicoulis, pont-levis et créneaux (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 399).− Mod. [Empl. gén. p. hyperb. ou iron.] Vieille demeure seigneuriale, petit château habité par la noblesse de province. (Quasi-) synon. manoir, gentilhommière.Petit, joli castel; castel délabré, en ruines. Mon pauvre castel tombe en ruines comme la race dont je suis le dernier (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 34). − P. anal. Propriété privée d'une certaine importance. Le bourgeois est possédé du fanatisme de la propriété (...) il appelle sa maison un castel, dit à chaque mot qu'il est grand propriétaire, et finit par le croire (Stendhal, Mémoires d'un touriste,t. 1, 1838, p. 103). Rem. On rencontre chez J. de Maistre, cité par Sainte-Beuve, Portraits littér., t. 2, 1844-64, p. 458, le dér. castelliser, verbe intrans. Vivre en châtelain. Castelliser avec votre famille serait pour moi un état extrêmement doux (...) mais, hélas! il n'y a plus de château pour moi. Prononc. et Orth. : [kastεl]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. Début xviiies. (Saint-Simon, 40, 214 ds Littré). Empr. au prov. castel, attesté dep. le xes. (Titre de 960 ds Rayn.) de même orig. que le fr. château*, ou parfois emploi par archaïsme de l'a. forme normanno-pic. castel. Fréq. abs. littér. : 113. Bbg. Chaurand (J.). Suppl. à la note sur qq. distinctions médiév. R. intern. Onom. 1964, t. 16, pp. 241-243. − Darm. Vie 1932, p. 108. − Duch. 1967, § 116. |