| CASSETTE, subst. fém. A.− Coffret en métal ou en bois rare, souvent ouvragé, renfermant de l'argent, des papiers ou objets de valeur, parfois des vêtements, des ossements. La cassette des titres, des correspondances et des papiers intimes (Amiel, Journal intime,1866, p. 106). − P. méton. 1. ADMIN. et HIST. La cassette du Roi. Ses revenus particuliers. Cette somme, prise sur sa cassette particulière (Balzac, César Birotteau,1837, p. 398). ♦ P. ext., loc. fam. Sur ma cassette particulière. De ma bourse, sur ma fortune. Elle a sa cassette et son agent de change (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 97).Elle [Éléonore Desmier] donna 3 000 écus de sa cassette particulière (A. Pirro, Jean-Sébastien Bach,1919, p. 24). 2. Fig. et fam. Pour les beaux yeux de sa cassette. Pour sa dot : Le fond de la question est, je crois, la dot de l'infante. Les beaux yeux de la cassette avaient fort séduit notre auguste monarque et n'avaient pas produit une moindre impression sur le prince Albert...
Mérimée, Lettres à la comtesse Montijo,t. 1, 1870, p. 189. Rem. Cette expr. fait allusion au quiproquo de Molière, L'Avare, V, 3, où Harpagon, en s'écriant : Les beaux yeux de ma cassette! s'élève contre les propos de Valère parlant de la fille d'Harpagon qu'il aime et qu'il épouserait sans dot alors qu'Harpagon ne pense qu'à la cassette qu'on vient de lui dérober. B.− TECHNOL. [P. anal. avec la forme] 1. [Chez les tailleurs, les coiffeurs] Boîte à rangement. Synon. cassetin, tiroir.Replacer l'un des masques, dans leur cassette à compartiments (Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 195). 2. Partie de four à métaux. Synon. cassetin.Cf. Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1869, p. 251. 3. Petit boîte en plastique contenant une bande magnétique de magnétophone spécial. Un magnétophone à cassettes. Prononc. et Orth. : [kasεt] ou [kɑ-]. [a] ant. ds Passy 1914, Dub., Pt Rob., cf. aussi Fér. 1768, Nod. 1844, Littré et DG; [ɑ] post. ds Lar. Lang. fr., cf. aussi la durée longue notée sur cette syll. ds Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841 et Fél. 1851; [ɑ] ou [a] ds Barbeau-Rodhe 1930 et ds Warn. 1968. En ce qui concerne les ouvrages Fouché Prononc. 1959, p. 89 indique l'hésitation entre [ɑ] et [a] mais Mart. Comment prononce 1913, p. 35 souligne qu'il ,,n'est pas indispensable de fermer l'a de (...) cassette`` (fermer = prononcer ɑ avec le timbre post.). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1348 cassette « petit coffre renfermant des objets précieux » (De Laborde, Émaux, p. 422 ds DG); 1348 quacete (Ch. des compt. de Dôle G 82, A. Doubs ds Gdf. Compl.); 2. 1690 « trésor particulier d'un prince » la cassette du Roi (Fur.). Plus prob. dér. (avec suff. -ette*) de l'a. fr. casse, quasse « caisse, coffre » (FEW t. 2, p. 312a Bl.-W.5) terme encore employé par Malherbe (Lexique par Ad. Regnier), v. casse terme d'impr. − qu'empr. à l'ital. cassetta, xiiies. ds DEI (DG; EWFS2; Dauzat 1973). Fréq. abs. littér. : 205. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 558, b) 317; xxes. : a) 226, b) 89. Bbg. Kohlm. 1901, p. 16. |