| CASINO, subst. masc. Vieilli. Lieu où l'on se réunit pour lire, causer, jouer; p. méton., société réunie en ce lieu. − En partic., usuel. Établissement public, notamment dans les villes d'eaux ou de plage, comportant des salles de réunion, de jeu (en particulier à la roulette), de spectacles, de danse. Le bal, le billard, les salles du casino; le casino municipal, le casino de Monte-Carlo. L'insipide casino où l'on pose, où l'on chuchote, où l'on danse bêtement, où l'on s'ennuie à profusion (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Correspondance, 1882, p. 1234): 1. Quant à Lulu, il restait jusqu'à trois heures du matin au casino, mordant haut son cigare devant la table de baccara, tirant toujours à cinq « par principe », et signant régulièrement en sortant un chèque considérable sur le pupitre du changeur.
Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 134. ♦ Péjoratif : 2. Elle descendait l'escalier lentement dans sa robe verte, un sourire désabusé de mondaine à la bouche, son sourire de casino.
F. Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 55. − [Dans certaines grandes villes] Établissement spécialisé dans les revues de music-hall. Le Casino de Paris. Prononc. et Orth. : [kazino]. Ds Ac. 1878 et 1932. Au plur. des casinos. Étymol. et Hist. 1. 1740 casino « maison de plaisance » (De Brosses, Lettres d'Italie, I, 184 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 296); 1772 forme francisée casin (Cazotte, Le Diable amoureux, chap. VII ds Littré Suppl., s.v. casino); 2. 1812 « établissement public » (Constant, Journaux intimes, p. 370). Ital. casino littéralement « petite maison » (dér. avec suff. dimin. -ino, de casa, case*), xvies. « maison de campagne » et « maison de prostitution »; xviies. « maison de jeu » ds Batt.; le sens de « établissement de luxe, comprenant une maison de jeu dans une station touristique » est un empr. sém. de l'ital. au fr., comme en témoigne l'accentuation originelle de l'ital. casinò en ce sens. Fréq. abs. littér. : 279. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 124, b) 246; xxes. : a) 445, b) 680. Bbg. Duch. 1967, § 70.6. − Gall. 1955, p. 91. − Hope 1971, p. 358. |