| CASEMATE, subst. fém. Réduit d'un fort, généralement souterrain, à l'épreuve des bombes et des obus. À l'intérieur de la citadelle, dans une de ces profondes casemates, impénétrables aux gros obus (Romains, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 138).− P. ext. Petit ouvrage fortifié à l'épreuve des bombes et des obus (cf. blockhaus, fortin) : ... une casemate côtière dont on devinait la coupole de béton, à deux kilomètres de là. La casemate comportait un seul canon de 100, bien protégé, arme meurtrière contre les chars.
Abellio, Heureux les pacifiques,1946, pp. 301-302. Prononc. et Orth. : [kazmat]. Passy 1914 transcrit [ɑ] post. pour l'initiale; cf. aussi Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Gattel 1841, Littré. Le reste des dict. transcrit [a] ant.; cf. aussi Grammont Prononc. 1958, p. 32; Kamm. 1964 et Mart. Comment prononce 1913, p. 36 pour lequel on ne prononce plus du tout [ɑ] post. dans casemate. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1559 (De La Boutière, Des Prodiges, 31 ds Quem.). Empr. à l'ital. casamatta (camata forme anc. attestée à Modène d'apr. Prati) d'orig. obsc.; selon les uns (Diez; Migl.-Duro; Devoto) mot composé de casa et de matta [(« folle »)] : « maison qui n'est pas une maison »; selon les autres du gr. χ
α
́
σ
μ
α, -α
τ
ο
ς « gouffre » (REW3; EWFS2), que Rabelais a emprunté sous la forme chasmate (1546 ds Hug.) au sens de « fossé ». Fréq. abs. littér. : 82. DÉR. Casemater, verbe trans.Garnir de casemates. Casemater une place forte (Rob.).En un tour de main, la ville fut blindée, barricadée, casematée. Chaque maison devint une forteresse (A. Daudet, Contes du lundi,1873, p. 76).Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. casematé. Muni de casemates; fortifié. Bastion, ouvrage, rempart casematé. Un énorme pâté elliptique dominant la batterie centrale et supportant lui-même, en deux étages casematés et à l'épreuve de la bombe, cinquante pièces de gros calibre (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 886).− [kazmate]. Pour [ɑ] post. à l'initiale ds Passy 1914, cf. casemate. − 1resattest. 1578 casemater fig. (Boyssières, Prem. Œuvr., 25 rods Hug.) ex. isolé, 1838 « munir de casemates » (Ac. Compl. 1842); dénominatif de casemate, dés. -er. BBG. − Hope 1971, p. 178. − Kohlm. 1901, p. 38. − Perrot (Gal). Vocab. milit. Banque Mots. 1972, no4, p. 203. − Sar. 1920, p. 20. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 169; t. 3 1972 [1930], p. 273. − Tracc. 1907, p. 125. − Wind 1928, p. 44, 126. |