| CARONCULE, subst. fém. A.− ANAT. (hum. et animale). Petite excroissance non pathologique de chair. 1. En gén. Caroncule(s) lacrymale(s). Caroncule(s) située(s) dans l'angle interne de l'œil : La caroncule lacrymale est placée dans l'angle interne ou nasal des paupières; on la voit sans dissection : c'est une masse petite, arrondie et rougeâtre, composée de sept follécules distincts qui produisent une humeur épaisse et blanchâtre...
Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 437. − P. ell. Caroncule. Même sens : Petite excroissance non pathologique de chair, située dans l'angle interne de l'œil. ... s'essuie la caroncule, où ne perle aucune larme (H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 268). 2. Spéc., ORNITH. Excroissance de chair située sur le front, la gorge, etc. de certains oiseaux. La caroncule charnue, de forme conique (...) qui s'élève sur la base du bec supérieur du dindon (Lautréamont, Les Chants de Maldoror,1869, p. 339).De magnifiques coqs, noirs de crête, de caroncule et d'épiderme (Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 290). − P. métaph. Se di[re] anarchiste et littérateur (...) en arborant quelle caroncule de dindon! (Bloy, Journal,1894, p. 107). B.− P. ext., BOT. Excroissance de certaines graines (cf. A. Brongniart, Recherches sur les graines, 1876, p. 30 et L. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale, t. 1, 1931, p. 514). Prononc. et Orth. : [kaʀ
ɔ
̃kyl]. Ds Ac. 1762 et 1798 au plur.; ds Ac. 1835-1935 au singulier. Étymol. et Hist. 1. Ca 1560 [date Lar. Lang. fr.] anat. caruncule « petite excroissance charnue » (Paré, I, 29 ds Littré); 1690 caroncule (Fur.); d'où 2. 1805 « excroissance charnue sur la tête et au cou de certains oiseaux » (Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 2, p. 550); 3. 1808 bot. « renflement charnu qui entoure le hile de certaines graines » (Boiste). Empr. au lat. caruncula au sens 1 dep. Cicéron ds TLL s.v., 502, 16 [Varron l'emploie déjà mais le sens n'est pas clair]; 2 et 3 sont des extensions de 1. Fréq. abs. littér. : 21. DÉR. Caronculeux, euse, adj.,anat. (hum. et animale). Qui a rapport aux caroncules, qui est pourvu de caroncules. Plumage pleureur du coq (...) chair caronculeuse des crêtes (E. et J. de Goncourt, La Maison d'un artiste,1881, p. 8; cf. aussi Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Lar. encyclop., Littré, Guérin 1892, Quillet 1965).− Seule transcr. ds Littré : ka-ron-ku-leû, fém. -leû-z. − 1reattest. 1824 (Nysten); de caroncule, suff. -eux*. |