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CAROLE, subst. fém.
Danse ancienne en forme de ronde accompagnée de chants. Danser la carole :
Mahaut n'était plus d'âge à danser caroles ni d'humeur à regarder les autres se divertir... Druon, Le Lis et le lion,1960, p. 130.
ARCHIT. ,,Circuit des bas côtés qui entourent le chœur d'une église où ils forment l'abside`` (Gay t. 1 1887). Carole de chœur (Nouv. Lar. ill.).
Rem. Absent de l'Ac. (excepté Ac. Compl. 1842), Littré, Rob., Dub., Lar. Lang. fr.
Orth. Ac. Compl. 1842 donne pour le terme de danse la graph. carole; on retrouve cette graph. ds tous les dict. Quillet 1965 enregistre la forme carolle pour le terme d'archit. Lar. 19eet Guérin 1892 admettent comme vedette carole ou carolle (pour tous les sens du mot). Étymol. et Hist. 1. 1remoitié du xiies. charole « danse en rond accompagnée de chants » (Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, XIX, 5 [choros]); début xiiies. carole (Gaydon, 306 ds T.-L.); d'où p. anal. 2. 1155 carole « ensemble de colonnes placées en cercle » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 8373); 2emoitié du xiiies. charole « déambulatoire d'une église » (Villard de Honnecourt, Album, xxviii ds T.-L.). Terme et sens 1 déjà attestés au viiies. en lat. médiév. (v. Nierm. et Mittellat. W., s.v. caraula), d'orig. discutée, prob. à rattacher au lat. chorus (gr. χ ο ρ ο ́ ς) « danse en rond », par l'intermédiaire − soit forme dissimilée du b. lat. choraula « joueur de flûte accompagnant les chœurs », puis selon une interprétation possible de Venance Fortunat, Carm., 3, 6, 47 « chœur populaire » (FEW t. 2, p. 644), cette hyp. fait difficulté du point de vue sém. (v. les sens attestés en lat. médiév. ds Mittellat. W. s.v.); − soit du lat. vulg. *choreola, dér. du lat. clas. chorea « danse en chœur » (REW3, no1884), cette hyp. faisant cependant difficulté du point de vue phonét. Pour d'autres hyp., v. bbg. Fréq. abs. littér. : 6.
DÉR.
Caroler, verbe.Danser la carole. Les noces se font [de Pépin et de Berte]; (...) on festine, on carole (Sainte-Beuve, Premiers lundis,t. 2, 1869, p. 76).Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Lar. 20e, Quillet 1965. 1reattest. ca 1170 charoler (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 36), début xiiies. caroler (Gaydon, 58 ds T.-L.); de carole, dés. -er.
BBG. − Sahlin (M.). Ét. sur la carole médiév., l'orig. du mot et ses rapp. avec l'église. Uppsala, 1940. XII-243 p. [Gr. Falk (P.). St. neophilol. 1940, t. 13, pp. 134-139; Guiter (H.). R. Lang. rom. 1947, t. 69, pp. 345-346; Jud (J.). Vox rom. 1940, t. 5, pp. 302-304; Lapesa (R.). Revista de Filologia española. 1941, t. 25, pp. 122-124; Lerch (E.). Cultura neolatina. 1941, t. 1, pp. 236-244; Rheinfelder (H.). Volkstum und Kultur der Romanen. 1942-43, t. 15, pp. 186-188; Roques (M.). Romania. 1943, t. 67, p. 419; Spanke (H.). Literaturblatt für germanische und romanische Philologie. 1943, t. 64, p. 106; Spitzer (L.). Mod. Lang. Notes. 1941, t. 56, pp. 222-225; Suchier (W.). Deutsche Literaturzeit. 1941, t. 62, pp. 1214-1215]. − Verrier (P.). La plus vieille citat. de carole. Romania 1935, t. 61, pp. 95-97.