| CARNÉ, ÉE, adj. A.− Qui tire sur la couleur de chair. Blanc carné : 1. Le bleu froid est entré dans ma chambre, traînant une très faible couleur carnée qui le trouble. Ruisselante, contractée, arrachée à la nuit, c'est l'aurore.
Colette, La Naissance du jour,1928, p. 71. − [En parlant de fleurs]
Œillet carné, anémone carnée (Ac. 1835). Une belle rose blanche dont le milieu était légèrement carné (Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 238). B.− ALIM. Qui se compose essentiellement de chair, de viandes. Alimentation, nourriture carnée : 2. ... certains végétariens sont même partisans d'une alimentation à base de végétaux crus (doctrine crudiste). D'autres ne sont pas aussi stricts, et admettent le régime carné atténué : viandes et poissons sont tolérés dans les rations quotidiennes, mais en quantités très modérées...
R. Lalanne, L'Alim. hum.,1942, p. 107. Prononc. et Orth. : [kaʀne]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1669 « qui a la couleur de chair » (La F[ontaine], Psyché, livre I, éd. Clarac, t. 2, p. 126 : Leur [des cormorans] plumage est blanc, mais d'un blanc plus clair que celui des cygnes; même de près il paraît carné et tire sur la couleur de rose vers la racine); 1889 carné « qui consiste en viandes » (Le Matin ds Guérin : Diète carnée). Dér. sav. du rad. carn- du lat. caro, carnis « chair », v. ce mot; suff. -é*; semble avoir été créé deux fois, avec chaque fois un sens différent. Fréq. abs. littér. : 14. |