| CARGAISON, subst. fém. Ensemble des marchandises chargées à bord d'un navire de commerce. Une riche cargaison : 1. En arrière de cette dernière grève étaient installés les entrepôts de la « marchandise », où s'abritaient les cargaisons débarquées ou en instance d'embarquement.
Faral, La Vie quotidienne au temps de St Louis,1942, p. 14. − P. ext., fam. [En parlant d'objets entassés ou, p. compar., de pers.] Une grande quantité. Flamart traîne vers la balance l'odorante cargaison des melons (R. Martin du Gard, Vieille France,1933, p. 1020).Aux arrêts, le tramway déverse une cargaison d'hommes et de femmes (Camus, La Peste,1947, p. 1315). ♦ P. métaph. : 2. Le bonheur est un usurier qui, pour un quart d'heure de joie qu'il vous prête, vous fait payer toute une cargaison d'infortunes.
Flaubert, Correspondance,1846, p. 388. Prononc. et Orth. : [kaʀgεzɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1554 carquaison (Edit du roi Henri II ds le Vicomté de l'eau de Rouen, éd. Beaurepaire, p. 478 ds Quem.); 1611 cargaison (Cotgr.). Empr. à l'a. gasc. cargueson (1516, Archives municipales de Bayonne, Registres gascons, t. II, p. 207 d'apr. K. Baldinger ds R. Ling. rom., t. 20, p. 80), dér. de l'a. prov. cargar « charger [un navire] » (cf. Charte de 1177, Archives de St Victor de Marseille ds Du Cange), de même orig. que charger*. Fréq. abs. littér. : 159. |