| CARBONARO, subst. masc. Membre d'une société secrète fondée en Italie au début du xixes. qui combattait pour la liberté nationale et la défense des idées révolutionnaires. Elles [MmeCastel et sa fille] étaient persuadées que l'empereur Napoléon III avait entrepris la guerre d'Italie pour obéir à un serment de carbonaro (P. Bourget, Cruelle énigme,1885, p. 23).Prononc. et Orth. : [kaʀbɔnaʀo], fém. [-ra], masc. plur. [-ʀi], fém. plur. [-ʀe]. Ds Ac. 1878. Tous les dict. (cf. aussi Gramm. Ac. 1932, p. 22) indiquent le masc. plur. des carbonari. Pour le fém. plur. des carbonare ([-ʀe]) cf. Lar. 19e-20e. Étymol. et Hist. 1820, 30 août (Stendhal, Lett. au baron de Mareste ds Corresp., II, p. 89 ds Fr. mod., t. 20, p. 303, s.v. guerilla). Ital. carbonaro (forme méridionale pour carbonaio) proprement « charbonnier » (dér. de carbone « charbon », suff. -aio), cette société secrète étant apparue vers 1808 dans les montagnes des Abruzzes et de Calabre riches en charbon, ses membres se réunissaient prob. dans des cabanes de charbonniers (v. C. Botta ds Batt.); v. aussi charbonnier. Fréq. abs. littér. : 50. DÉR. Carbonarisme, subst. masc.Société politique secrète formée par les carbonari; principes d'action, doctrine de ce mouvement politique (cf. Stendhal, Promenades dans Rome, t. 1, 1829, p. 106). Il [Lamartine] avait une telle horreur de l'empire qu'il ne voulut pas en entendre parler. Quelle était la vraie cause de cette horreur? L'affiliation de Napoléon III à la franc-maçonnerie, au carbonarisme. Il avait une obsession du carbonarisme (Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1913, p. 53).− [kaʀbɔnaʀism̥]. − 1reattest. 1818 (Nodier, Jean Sbogar, p. 87); de carbonaro, suff. -isme*. − Fréq. abs. littér. : 8. BBG. − Hope 1971, p. 443. |