| CARBON(N)ADE,(CARBONADE, CARBONNADE) subst. fém. Préparation consistant à faire griller de la viande sur des charbons. Mettre des tranches de jambon à la carbonnade (Ac.). − P. méton. Viande ainsi préparée. Faire une carbonnade (Ac.); une carbonnade de veau; une carbonade à l'aïoli (A. DaudetPort-Tarascon,1890, p. 131): Chez les bouchers, quand la vieille Annou demandait une carbonade, l'étalier lui riait au nez; il ne savait pas ce que c'était une « carbonade », ce sauvage!
A. Daudet, Le Petit Chose,1868, p. 23. Prononc. et Orth. : [kaʀbɔnad]. Écrit avec 2 n ds la majorité des dict. dont Ac. (éd. 1718-1932); cf. aussi Lar. 19e-Pt Lar. 1906, Littré, DG, Guérin 1892 et Rob. Mais écrit avec 1 n ds l'éd. 1694. Écrit avec 1 n aussi ds Fér. 1768 : (,,L'Acad. Furet. Dan. et Richel. en mettent deux contre l'étymologie``), Land. 1834, Besch. 1845 et Pt Lar. 1968; Rob. Suppl. 1970 consacre à carbonade une vedette de renvoi à carbonnade; Gattel 1841, Lar. 20e, Lar. encyclop., Pt Rob., Lar. Lang. fr. admettent les 2 formes. Cf. aussi Quillet 1965 qui enregistre séparément les 2 formes. Étymol. et Hist. 1534 (Rabelais, Gargantua, chap. 41, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 154). Empr., soit au prov. carbonada « viande grillée » (xives. ds H. Suchier, Denkmäler provenzalischer Literatur und Sprache, Halle, 1883, t. I, p. 209, Diätetik 304), soit à l'ital. carbonata (1remoitié du xives. ds Batt.), chacun dér. du simple carbon (suff. -ada et -ata, v. -ade, -ée); cf. la formation fr. correspondante charbonnée* et charbonnade (xiiies. ds Gdf.). Fréq. abs. littér. Carbonade : 1. Carbonnade : 2. Bbg. Darm. 1877, p. 235. − Hope 1971, p. 175. − Kohlm. 1901, p. 36. − Mellot (J.). Des mets savoureux aux paroles malveillantes. Vie Lang. 1972, p. 47. − Sar. 1920, p. 26. − Wind 1928, p. 169, 205. |