| CARAMBOUILLAGE, subst. masc.,CARAMBOUILLE, subst. fém. Arg. ou pop. A.− Escroquerie consistant à revendre au plus vite une marchandise qu'on n'a pas payée. Le fils du notaire (...) comparaît devant les Assises pour (...) une affaire de carambouillage (Nizan, La Conspiration,1938, p. 77). − P. méton. Marchandise et, p. ext. ensemble d'objets hétéroclites : Extirper des fondrières tout notre bastringue avant la nuit... de la glèbe et des sillons... Récupérer tous nos agrès, les ancres, les poulies, les chaînes, toute la quincaille en vadrouille (...) Balancer toute cette carambouille dans le tout dernier fourgon, juste au moment que le train démarre! (...) C'était pas un petit tour de force.
Céline, Mort à crédit,1936, p. 461. B.− P. ext. Faillite, déconfiture. Finir en carambouille. La Vanadium-Taxis, nouvelle société (...) issue de la carambouille des Taxis Argentés (A. Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p. 193). Rem. Ds la docum. la forme carambouillage n'est attestée que dans le sens de « escroquerie ». Prononc. : [kaʀ
ɑ
̃buja:ʒ], [kaʀ
ɑ
̃buj]. Étymol. et Hist. I. 1900 arg. carambouillage « vol » (Nouguier, Notes manuscrites interfoliées au Dict. de Delesalle, p. 173). II. [1918 arg. carambouille d'apr. Esn. 1965]; 1928 « escroquerie qui consiste à acheter à crédit et à vendre au comptant sans payer le fournisseur » (J. Lacassagne, L'Arg. du « milieu », p. 40). Représentent des altérations de carambole* (arg.) par croisement avec des subst. comme fripouille et des verbes comme fouiller*, tripatouiller*, etc. (v. FEW t. 20, pp. 99-100). Fréq. abs. littér. : Carambouillage : 3. Carambouille : 6. Bbg. Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 66. |