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CARABINIER, subst. masc.
A.− HIST. [Du xviieau xixes.] Soldat d'élite, combattant à pied ou à cheval, armé d'une carabine et chargé de harceler l'ennemi (cf. carabin A1). Un escadron de carabiniers :
1. Le 1erjuin 1796 les Autrichiens sont entièrement expulsés d'Italie (...) : « nos grenadiers et nos carabiniers, écrit Bonaparte au Directoire, jouent et rient avec la mort ». Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 330.
[P. réf. aux caractéristiques physiques du carabinier] Il (...) engouffrait des repas de carabinier dont son teint rosissait à peine (J. de La Varende, Contes fervents,La Prisonnière, 1948, p. 48):
2. Le père a conclu en suppliant les juges de considérer qu'il était fort et beau, et qu'il avait toute la vigueur et toute la puissance d'un carabinier. Musset, Revue des Deux Mondes,30 août 1832, p. 638.
Loc. [P. allus. à l'opérette Les Brigands, d'Offenbach] Arriver comme les carabiniers (d'Offenbach). Arriver trop tard.
Rem. 1. Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop., Rob. et Quillet 1965. 2. On rencontre la loc. adv. à la carabinière. À la manière des carabiniers. Le colonel des carabiniers, quand leur charge prend le galop : À la carabinière! Pour l'honneur du corps! (G. d'Esparbès, La Guerre en sabots, 1914, p. 39).
B.− [En Espagne] Carabinero. Gendarme. [En Italie] Carabiniere. Gendarme :
3. ... arrivée à Rome. (...) un individu, (...) sort de la voiture des prisonniers, (...) les menottes de fer aux mains, entre les deux carabiniers... E. et J. de Goncourt, Journal,1867, p. 330.
Prononc. et Orth. : [kaʀabinje]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1634 carabinier « cavalier armé d'une carabine » (Chron. bordeloise, II, 189, Delpit ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 294); 1835 « soldat d'un corps de cavalerie » et « grenadier de l'infanterie légère » (Ac.); 2. 1846 « gendarme italien » (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, p. 446); 3. 1906 « douanier espagnol » (Pt Lar.). 1 est dér. de carabine*; suff. -ier*; 2 est empr. à l'ital. carabiniere « id. » (corps de policiers fondé en 1814 d'apr. DEI), lui-même empr. au fr. carabinier (DEI et Batt.); 3 est empr. à l'esp. carabinero « id. » (attesté ds ce sens dep. le xixes., « soldat armé d'une carabine » dep. le xviiies. d'apr. Al.), dér. de carabina « carabine », empr. au fr. carabine* (d'apr. Cor., s.v. carabina). Fréq. abs. littér. : 85. Bbg. Rupp. 1915, pp. 49-50.