| CAPTIEUX, EUSE, adj. [En parlant d'un inanimé abstr. ou concr.] Qui tend à tromper, qui séduit par de belles, de fausses apparences. Argument, raisonnements captieux; questions captieuses : 1. ... est-il donc si difficile à un ministre entreprenant d'en imposer par des exposés falsifiés, des prétextes spécieux, des raisons captieuses, à des hommes qui n'ont aucun intérêt de rechercher la vérité, ...
Marat, Les Pamphlets,Supplément à l'Offrande à la Patrie, 1789, p. 63. − P. métaph. : 2. ... elle [la forêt] ne tend plus aux vivants sous ses ombrages captieux l'asile traître de son insidieuse fraîcheur.
Pergaud, De Goupil à Margot,1910, p. 110. − P. ext. [En parlant d'une pers.] Qui induit en erreur ou cherche à le faire par de faux raisonnements. Captieux tacticien (J. de La Varende, L'Amour sacré et l'amour profane,1959, p. 122). − Rare [En parlant d'un inanimé concr.] Qui est destiné à s'emparer, qui s'empare habilement de quelque chose. Un filet (...) résistant et captieux, pareil à ceux qu'on emploie pour prendre les bouquetins (A. Arnoux, Rêverie d'un policier amateur,1945, p. 34). Rem. Sens absent des dict. gén. des xixeet xxesiècles. Prononc. et Orth. : [kapsjø], fém. [-ø:z]. ,,[La lettre] t se prononce [s] dans les termin. -tieux, -tieuse : factieux, infectieux, contentieux, prétentieux, captieux`` (Fouché Prononc. 1959, p. 317). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1389 (Maiziere, Songe du Viel Pelerin, II, II ds Gdf. Compl. : capcieuses propositions). Empr. au lat. captiosus attesté au sens de « trompeur » dep. Cicéron, Q. Rosc., 29 ds TLL s.v., 365, 67; au sens de « captieux » Id., op. cit., ibid., 366, 19; neutre plur. Captiosa « les sophismes », Id., Fin., 1, 22, ibid., 366, 22. Fréq. abs. littér. : 51. DÉR. Captieusement, adv.De façon captieuse, insidieuse. Interroger captieusement (Ac. 1878-1932). Déjà tant de volupté se glissait captieusement sous l'idylle (Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 579).− [kapsjøzmɑ
̃]. − 1reattest. xives. (Chron. de Flandre ds Delb. Rec. d'apr. DG); de captieux, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Guiraud (P.). Le Ch. morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, p. 100. |