| * Dans l'article "CAPON, ONNE,, subst." CAPON, ONNE, subst. A.− Vx, inus. Flatteur, flagorneur. B.− Vieilli, fam. Personne lâche et peureuse : 1. − Tenez ferme, mes enfants! ne lâchez pas! ... ah! les capons, les voilà qui filent! nous allons leur régler leur compte!
Zola, La Débâcle,1892, p. 373. − Arg. scol. Élève qui dénonce ses camarades. − Emploi adj. : 2. Décidément, on est aussi bête et aussi capon chez les juifs que chez les catholiques.
Bloy, Journal,1893, p. 96. C.− Vx, pop. Joueur rusé et filou. Prononc. et Orth. : [kapɔ
̃], fém [-ɔn]. Ds Ac. 1718-1932. Le fém. n'est donné que ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. A. 1. 1628 les capons désigne la classe des gueux et des coupeurs de bourses (O. Chereau, Le Jargon de l'argot réformé ds Sain. Sources arg. t. 1, p. 226); 1625-51 francs capons (David Ferraud, Muse normande, gloss. par Héron); 2. 1690 « écolier fripon » terme de collège (Fur.); 1808 (D'Hautel, Dict. du b. lang. : Les écoliers appellent capon celui de leurs camarades qui va se plaindre ou rapporter au maître). B. 1. 1713 « celui qui dans une maison de jeu prête de l'argent aux joueurs » (Hamilton, Mémoires du comte de Grammont, p. 316 ds IGLF Litt.); 2. 1808 « homme lâche, poltron » (D'Hautel, loc. cit.); 1808 « flatteur, hypocrite » (Id., ibid.). Peut-être forme prov. ou normanno-picarde de chapon; A p. allus. à ses ergots (cf. 1616, Comédie des Proverbes, acte III, scène 4 ds Anc. théâtre fr., t. IX, p. 76 : ces gueux-là ... l'ont escamotté et aggriffé avec leurs argots de chappon), cf. aussi coquin; B p. allus. à l'incapacité et à la couardise de l'animal châtré; les rapports de capon avec le fourbesque accaponi 1628 « gueux couverts de fausses plaies » (Jargon de l'argot réformé ds Sain. op. cit., p. 54) sont mal élucidés. Fréq. abs. littér. : 36. DÉR. Capon(n)erie,(Caponerie, Caponnerie) subst. fém.Couardise et filouterie. J'encaissais avec une vertu angélique dont je n'étais pas médiocrement fier car ce n'était pas de la caponnerie bien au contraire (A. Arnoux, Le Chiffre,1926, p. 100).− [kapɔnʀi]. On rencontre la graph. avec 1 ou 2 n (cf. Barrès, Leurs figures, 1901, p. 6 et A. Arnoux, loc. cit.). − 1reattest. 1852 « poltronnerie, lâcheté » (J. Humbert, Nouv. gloss. genevois, p. 77); de capon, suff. -erie*. BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 270. − Rigaud (A.). La Vraie Cour des Miracles. Vie Lang. 1969, p. 26, 153. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 105. − Sain. Lang. par. 1920, p. 440, 522. |