| CAPITULER, verbe intrans. A.− Vieilli. Convenir d'un accord, entrer en accommodement, négocier. Capituler avec qqn : 1. Aux États-Unis, l'opposition armée des provinces du sud n'a nullement jusqu'ici capitulé avec le Congrès.
Musset, Revue des Deux-Mondes,1833, p. 325. − Région. (Suisse). Capitulant, adj. masc. [En parlant des cantons suisses] Qui fournit des soldats pour le service étranger (cf. Ac. Compl. 1842). Cf. capitulation A 2 et capitulé II A. B.− Dans le domaine milit. 1. Vieilli. Engager des pourparlers sur les conditions de reddition. Le général Mack capitula avec le général Championnet, et conserva Naples (Stendhal, Rome, Naples et Florence,t. 2, 1817, p. 18). − Loc. proverbiale. Ville qui capitule est à demi rendue ou ville qui capitule, ville rendue. ,,Quand on écoute des propositions, on est près de les accepter`` (Ac. 1835-1932). − P. métaph. Capituler avec sa conscience. Opposer des motifs spécieux aux scrupules de sa conscience : 2. Sa délicatesse l'empêche d'être bon marchand et de capituler avec sa conscience comme le commerce l'exige.
Vigny, Journal d'un poète,1843, p. 1195. 2. Emploi abs. Renoncer à toute résistance armée en s'avouant vaincu. Capituler sans conditions, sans discussion. À deux heures après midi la garnison de Mantoue ayant été rejetée, Provera capitula et posa les armes (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 566): 3. Il y a quatre jours que les Allemands qui tenaient Paris ont capitulé devant les Français.
De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 711. − P. métaph. Abandonner, devant la force ou par raison, une attitude, une opinion intransigeantes. Faire capituler des créanciers (Balzac, Eugénie Grandet,1834, p. 140).Capituler devant le Sénat (Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 266): 4. Du jour où l'Orient s'infiltra, le réalisme trouva en face de lui les exigences adverses de l'expression spirituelle. Il capitula tout d'abord sous le choc, puis rétablit progressivement son emprise.
Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 131. Rem. 1. On rencontre ds la docum. le néol. capitulade, subst. fém. (cf. Psichari, Le Voyage du centurion, 1914, p. 18). Action de capituler, lâcheté. 2. Le part. prés.-adj. verbal est attesté. Un moteur rachitique, cardiaque (...) tantôt hargneux et tantôt capitulant (A. Arnoux, Rhône, mon fleuve, 1944, p. 420). Prononc. et Orth. : [kapityle], (je) capitule [kapityl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1370 « diviser en parties » (Oresme, Eth., 48 ds Littré) − 1611, Cotgr.; 2. 1540 [éd. 1547] « convenir d'un accord, négocier » (Budé, Instit. du Prince, ch. 46 ds Hug.); xvies. spéc. milit. « traiter des conditions de reddition » (Lan. 690 ds Littré); 1751 milit. « se rendre à l'ennemi » (Volt., S. Louis XIV, X ds Rob.); 3. av. 1696 « abandonner une position intransigeante » (La Bruy., XI, 20 ds Rob.). Empr. au lat. médiév. capitulare; 1 au sens de « énumérer, faire un rapport point par point » (ca 778 ds Mittellat. W. s.v., 232, 31); 2 « stipuler dans une convention, convenir » (xves. ds Nierm.) dér. du lat. capitulum « article » (capitule1*). Fréq. abs. littér. : 191. |