| CAPITULATION, subst. fém. A.− Vieilli 1. Convention réglant certains privilèges et devoirs, négociée entre partenaires au terme d'un affrontement ou d'une discussion. Obtenir capitulation. Synon. partiel accommodement* B rem. 3. − P. métaph. : 1. Sa vanité plia devant la paresse épigrammatique d'un homme de plaisir, il y eut alors capitulation avec la vanité.
Stendhal, Lucien Leuwen,t. 2, 1836, p. 315. 2. DR., vx. Convention par laquelle une puissance accorde, sur les territoires relevant de sa juridiction, certains droits et privilèges aux ressortissants d'une autre puissance. Les capitulations de la France avec la Porte ottomane [la Turquie] (Quillet1965) : 2. Il y a une belle capitulation entre Henri IV et Saint-Malo : la ville traite de puissance à puissance, protège ceux qui sont réfugiés dans ses murs...
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 43. − Capitulation suisse. Convention réglant les privilèges et les devoirs des troupes suisses au service des rois de France (cf. Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 375). Cf. aussi capituler A et capitulé II A. B.− Dans le domaine milit.Convention établie entre nations belligérantes en vue de la reddition de la partie vaincue. Les clauses de la capitulation; une capitulation honorable; signer la capitulation : 3. Le 20 juin, j'écrivis à Weygand, qui avait pris dans la capitulation le titre étonnant de « Ministre de la Défense nationale »...
De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 71. − Capitulation en rase campagne. ,,Capitulation conclue avec l'ennemi par le commandant d'une troupe opérant en dehors d'une place de guerre`` (Cap. 1936). La capitulation en rase campagne est regardée comme déshonorante (Ac.1835-1932). − P. métaph., gén. péj. Action d'abandonner, en tout ou en partie, une attitude, une opinion intransigeantes. Se laisser aller aux capitulations lâches (cf. Zola, L'Argent, 1891, p. 257) : 4. − Je n'aime pas, mon jeune camarade, et pour dire le vrai je ne veux rien savoir d'une charité chrétienne qui serait une capitulation perpétuelle devant les puissants de ce monde.
Péguy, L'Argent,1913, p. 1201. − Capitulation de conscience. Accord passé avec soi-même pour abdiquer sa responsabilité, renoncer à certaines exigences et s'accommoder d'une situation donnée (cf. Barbusse, Le Feu, 1916, p. 79). Prononc. et Orth. : [kapitylasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1528 capitulation « convention, pacte, accord » (Aut., Chron., B.N. 5082, fo169 vods Gdf. Compl.); a) av. 1591 dr. internat. capitulation « convention qui règle certains privilèges et devoirs » (Lanoue, 183 ds Littré); 1718 (Ac. : Capitulation, Se dit particulierement des conditions que les Electeurs dans la vacance de l'Empire proposent à celuy qui doit estre éleu Empereur, & qu'il signe avant son élection. La capitulation Imperiale); 1798 (Ac. : Capitulation, se dit aussi d'Une convention en vertu de laquelle les sujets d'une Puissance jouissent de certains privilèges dans les États d'une autre); 1835 spéc. « convention qui réglait privilèges et devoirs des soldats suisses au service de la France » (Ac.); b) 1636 spéc. milit. « convention qui règle les conditions auxquelles se rend une place » (Monet, Invantaire des deux lang. fr. et lat., Lyon, p. 166); 2. 1713 « action d'abandonner une position intransigeante » (Hamilt., Gramm., 3 ds Littré). Empr. au lat. médiév. capitulatio « convention » (xves. ds Nierm.) déjà attesté en b. lat. au sens de « récapitulation ». Fréq. abs. littér. : 305. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 353, b) 349; xxes. : a) 431, b) 548. |