| CAPITALISER, verbe trans. A.− FINANCES 1. Accumuler (les intérêts ou les bénéfices) de manière à former ou à grossir un capital, et à les rendre productifs à leur tour : 1. Si les caisses patronales ou syndicales reçoivent des employeurs des cotisations supérieures aux contributions fixées à l'article 2, elles sont tenues seulement de capitaliser au compte de chaque salarié la partie de la cotisation correspondant à la contribution obligatoire, ...
J. O., Loi sur les retraites ouvrières et paysannes, 1910, p. 3001. − Emploi pronom. à sens passif. Les revenus (...) qui se sont capitalisés pendant toute la période d'attente sont intimement mêlés au capital superficie et aux revenus de celui-ci (J. Cochet, Culture, aménagement et amélioration des bois,1963, p. 144). − Emploi abs. Accumuler des capitaux (cf. Léautaud, Journal littér., t. 4, 1922-24, p. 33). 2. Emplois spéc. a) Vx. Convertir (qqc.) en capital-argent. Capitaliser hôtel, diamants, mobilier (cf. Balzac, Le Contrat de mariage, 1835, p. 235). b) Évaluer le capital correspondant à un revenu : 2. Dès qu'une voie nouvelle est décrétée, les agents voyers dressent le plan parcellaire et évaluent les propriétés. D'ordinaire, pour les immeubles, après enquête, ils capitalisent la location totale et peuvent ainsi donner un chiffre approximatif.
Zola, La Curée,1872, p. 393. B.− Au fig. Accumuler; thésauriser, mettre en réserve : 3. En avant donc tous ensemble! ... tout ce qui vibre (...) tout ce qui n'a qu'une colère et qui l'épargne (...) et la capitalise en avare...
Lettre de Félix Pyat à V. Hugo, 9 sept. 1869.
Hugo, Actes et paroles,2, 1875, p. 571. 4. ... si nous avions la chance de ramener un prisonnier nous avions droit à 48 heures de permission (...) et, en attendant que le colonel nous les accordât (...), le capitaine nous les capitalisait, nous disant que nous aurons du rabiot de perme quand le régime des permissions serait régularisé...
Cendrars, La Main coupée,1946, p. 145. Prononc. et Orth. : [kapitalize]. Ds Ac. 1878-1932. Étymol. et Hist. 1. Trans. a) ca 1770 « convertir en capital » (P.-S. Dupont de Nemours ds Lar. 19e); 1847 capitalisé « ajouté au capital » (Balzac, Le Député d'Arcis, p. 329 : les intérêts [...] capitalisés); b) 1863 « estimer la valeur d'un capital » (Littré); 2. intrans. 1831 « accumuler de manière à former un capital » (C.-L. Bergery, Econ. industr., 3, 18 ds Quem. Fichier). Dér. de capital2*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 29. DÉR. Capitalisable, adj.Qui peut être capitalisé, qui peut s'ajouter de manière à constituer ou à grossir un capital. Il doit exister, à chaque niveau, de nombreux diplômes très diversifiés. Pour passer d'un grade au grade supérieur, il faut avoir fait la preuve de sa capacité dans un certain nombre d'unités. La formation professionnelle est elle-même décomposée en unités. Les unités sont capitalisables (B. Schwartz, Réflexions prospectives,1969, p. 19).− [kapitalizabl̥]. − 1reattest. 1842 (J.-B. Richard de Radonvilliers, Enrichissement de la lang. fr., Dict. des mots nouv., Paris, p. 87); du rad. de capitaliser, suff. -able*. BBG. − Quem. 2es. t. 1 1970, p. 11. |