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* Dans l'article "CAPITAL1, ALE, AUX,, adj."
CAPITAL1, ALE, AUX, adj.
A.− DR. Qui postule une condamnation à avoir la tête tranchée, plus généralement une condamnation à mort. Une accusation capitale, un crime capital :
1. Dès que les deux captifs eurent été amenés devant le roi, leur conducteur fit les plus grands efforts pour exciter contre eux sa colère, et lui arracher, avant toute réflexion, une sentence capitale et un ordre d'exécution à mort. Thierry, Récits des temps mérovingiens,t. 2, 1840, p. 231.
Qui consiste à avoir la tête tranchée, plus généralement à subir la mort à la suite d'une condamnation en justice. Peine, exécution capitale :
2. ... au moment de partir, il (...) me serre la main en disant, assez lentement, ma foi : « quand j'au-rai é-té con-dam-né à la peine ca-pi-ta-le, il faudra dire aux jeunes gens de m'i-mi-ter. » Il y avait des années que je n'avais entendu dire « la peine capitale » pour « la mort ». (...) Mais sans aucune sentimentalité, comme il aurait pu dire : quand je serai mort, il faudra me faire incinérer. Malraux, Les Conquérants,1928, p. 21.
Vieilli, littér. Ennemi capital. Ennemi mortel. Sylvestre. − N'est-ce point quelqu'un de ses amis? Scapin. − Non, monsieur, au contraire, c'est son ennemi capital (Claudel, Le Ravissement de Scapin,1949, p. 1334).
B.− Qui est placé en tête.
1. IMPR. Lettre capitale. Lettre majuscule (cf. capitale2) :
3. ... il savait combien il est difficile de vérifier une écriture au crayon et surtout une phrase tracée en lettres majuscules, c'est-à-dire avec des lignes pour ainsi dire mathématiques, puisque les lettres capitales se composent uniquement de courbes et de droites, dans lesquelles il est impossible de reconnaître les habitudes de la main, comme dans l'écriture dite cursive. Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 323.
2. Au fig.
a) Vx. Ville capitale. Ville principale d'un état, d'une province (cf. capitale1). Le duc (...) fit son entrée solennelle dans sa ville capitale de Dijon (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 1, 1821-24, p. 118).
b) Usuel. Qui est d'une très grande importance, qui est primordial. Une œuvre capitale, un événement d'une importance capitale :
4. Elle [la déposition] émane d'un homme éminent dont le témoignage est, à mon sens, important, capital, décisif. A. France, Crainquebille,1905, 2etableau, scène 1.
SYNT. (Jouer) un rôle capital; un fait, un événement, un problème capital; une question capitale; (être d') un intérêt capital; un élément capital; une chose, une distinction, une erreur capitale.
Emploi subst., vieilli. Le capital est de..., le point capital est de... Synon. le principal, l'essentiel.Le capital est de travailler sérieusement à son salut (Ac.1798-1878).
c) THÉOL. Les sept péchés capitaux. Les sept vices que l'on considère comme la source de tous les autres. Cet homme (...) était l'esclave de celui des sept péchés capitaux que Dieu doit punir le moins sévèrement : Pons était gourmand (Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 10).
P. ext. [En parlant de tout vice, faute grave ou crime] :
5. Voilà le péché capital des générations qui ont précédé la nôtre, voilà le crime de cette ère victorienne, si glorieuse pour l'Empire britannique, et c'est aussi la faute que la Russie tzariste a durement expiée : l'acceptation de la faim et du froid pour les autres, la recherche de tous les délices, alors que des multitudes manquaient du nécessaire. Mauriac, Le Baîllon dénoué,1945, p. 452.
Prononc. et Orth. : [kapital], plur. [-o]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. capitale Étymol. et Hist. 1. « Qui concerne la tête » a) tête au sens propre ca 1200 (Chevalier au cygne, éd. C. Hippeau, Paris, 1874, v. 3640 : elme capital); b) tête au sens de « vie » ca 1255 (Pierre de Fontaine, Le Conseil, éd. A. Marnier, Paris, 1846, p. 142 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 292 : menaces capitaus); 2. « principal, essentiel; important » a) 1389 adj. (Lett. de Ch., Pr. de l'H. de Nim., III, 99 ds Gdf. Compl. : court cappital de parlament); b) en relation avec ville, lettre (capitale*); c) 1656-57 subst. (Pascal, Provinciales, 16 ds Œuvres complètes, éd. Brunschvicg, Boutroux et Gazier, Paris, 1904-14, vol. 6, p. 277 ds IGLF Techn. : Annat et Meynier, qui en font le capital de leur accusation). Empr. au lat. capitalis « qui peut coûter la tête à qqn; dangereux, mortel »; « qui se trouve en tête; important »; dér. de caput, -itis « tête » (chef*). Fréq. abs. littér. : 2 087. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 023, b) 1 770; xxes. : a) 1 660, b) 2 616.
DÉR.
Capitalement, adv.,vieilli, littér. Extrêmement, au plus haut point. L'article sur Villiers est capitalement intéressant (Valéry, Correspondance[avec Gide], 1942, p. 398). [kapitalmɑ ̃]. 1reattest. a) ca 1355 capitalment « (punir) de la peine capitale » (P. Bersuire, Roman de Tite-Live, ms., Ste-Geneviève, fo141ods Gdf. Compl.) − 1867 (Lar. 19e), b) 1580 « absolument, au plus haut point » (Montaigne, Essais, II, 12 ds Hug.); de capital1, suff. -ment2*, au sens b, déjà en a. prov. captalmen « entièrement » (Titre de 1090, Gallia Christiana ds Rayn., vol. 1, p. 326 a). Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Sigurs 1963/64, p. 476.