| CANTONNEMENT, subst. masc. I.− [Correspond à cantonner*] A.− TECHN. MILIT. Action d'installer des troupes ou de s'installer temporairement dans un lieu déterminé. Cantonnement d'étape : 1. ... le 4ebureau proposait encore de ne plus régler à l'avance le dispositif exact de débarquement; celui-ci serait déterminé par les commissions régulatrices et les officiers de cantonnement dans la zone d'action des gares régulatrices.
Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 188. − P. méton. 1. Lieu où une troupe s'est installée temporairement : 2. J'ai rencontré le colonel Lanusse comme il venait de débarquer dans un cantonnement de repos, un petit village souriant au bord des vallons tourmentés de l'Argonne.
Bordeaux, Les Derniers jours du fort de Vaux,1916, p. 174. 2. Troupes cantonnées installées temporairement dans un lieu déterminé. Nous arrivâmes à Rixheim (...) et nous trouvâmes le cantonnement dans la joie (Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 511). B.− Au fig., peu usité. Action de se renfermer, de s'isoler : 3. ... les différences locales [dans la liturgie] sont presque toujours plus ou moins mauvaises ... parce qu'elles tiennent au cantonnement et à l'esprit particulier, ...
J. de Maistre, Du Pape,1819, p. 126. II.− [Correspond à canton*] Espace limité, réservé à certains usages. Cantonnement de pêche. Portion de rivière dont la pêche est affermée. Cantonnement de bestiaux. Partie de terrain réservée à des bestiaux malades. Cantonnement forestier. ,,Portion de forêt que l'État ou un propriétaire abandonne définitivement à un usager pour remplacer, par une propriété limitée, un droit d'usage général`` (Ac. 1878-1932) : 4. ... réunion en assemblée annuelle des fermiers des divers cantonnements d'une même rivière ou d'un même canal, ou même de plusieurs rivières ou canaux d'un même bassin, pour émettre des vœux ou formuler des propositions sur les améliorations susceptibles d'être introduites, soit dans le repeuplement des cours d'eau, soit dans l'exploitation de la pêche, ...
Code de la pêche fluviale,1875, p. 165. 5. Battues de lapins. Au contraire du mode de chasse qui précède, les lapins doivent être cette fois d'une abondance certaine. Ces battues (...) sont effectuées en période de fermeture au cours des mois d'hiver, alors que le trouble et le dérangement qu'elles apportent dans le cantonnement des autres gibiers sont moins sensibles.
F. Vidron, La Chasse en plaine et au bois,1945, p. 47. − Spéc., CH. DE FER. Fractionnement d'une ligne en plusieurs cantons* ou sections, dont l'entrée est protégée par un sémaphore : 6. L'exemple de l'Angleterre, où le « block system » absolu est d'un emploi général, démontre... que... ce cantonnement est compatible avec l'exploitation des lignes les plus chargées.
Ch. Bricka, Cours de ch. de fer,t. 2, 1894, p. 178. ♦ Poste de cantonnement. Poste situé à chaque extrémité d'une section de voie et comportant des signaux. Appareil de cantonnement (cf. Zola, La Bête humaine, 1890, p. 32) : 7. ... un poste de cantonnement, une de ces cabanes de planches, établies tous les cinq ou six kilomètres et reliées par des appareils télégraphiques, afin d'assurer la bonne circulation des trains.
Ch. Zola, La Bête humaine,, 1890p. 31. Prononc. et Orth. : [kɑ
̃tɔnmɑ
̃]. Ds Ac. 1835-1932. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. cantonnement. Étymol. et Hist. Début xviiies. fig. « action de vivre cantonné, retiré » (Saint-Simon, Mémoires, t. 25, p. 269 ds Adam, p. 45), emploi isolé; 1752 milit. (Trév. Suppl. : Cantonnement. C'est un repos qu'on procure aux troupes en differens villages contigus); 1832 (Raymond : Cantonnement [...] Partie d'un terrain qu'on désigne aux bestiaux malades, dont ils ne peuvent être écartés sans une permission des autorités locales); 1845 dr. (chasse, pêche, eaux et forêts) « limitation d'un usage auparavant exercé sur une échelle plus étendue » (Besch.). Dér. de cantonner*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 157. Bbg. Duch. 1967, § 44.3. |