| CANNELURE, subst. fém. A.− ARCHIT., MENUIS., SCULPT. Sillon à fond plat ou incurvé, parfois orné, creusé longitudinalement ou en forme de spirale autour d'une colonne, sur la surface d'un pilastre, d'une sculpture, d'un meuble, etc. Cannelures à vive arête, cannelures à côtes (Ac. 1835-1932). Les solives énormes du plafond étaient enjolivées de cannelures, finement ciselées (Moselly, Terres lorraines,1907, p. 190). B.− P. anal. 1. TECHNOL. Rainure, sillon de forme généralement régulière creusé sur une surface. Cannelure d'une meule, d'un cylindre. 2. BOT. Strie profonde sur la tige de certaines plantes. Aucun d'eux [des roseaux] n'a de cannelure pour conduire la pluie à sa racine (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 181). Rem. Cannelure peut aussi désigner une saillie longitudinale : La pluie entrait en diagonale par les portières; Des Esseintes dut relever les glaces que l'eau raya de ses cannelures...
Huysmans, À rebours,1884, p. 170. Rem. On rencontre ds la docum. le (quasi-) synon. canneau (rad. de canne, suff. -eau*), subst. masc. Petite cannelure décorant une frise, simple ou ornée de sculptures (d'apr. Chabat t. 1 1875). Attesté ds la plupart des dict. gén. dep. Lar. 19e. Prononc. et Orth. : [kanly:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1545 canneleüre (Nicolas Bachelier, Imagier et Maçons de Toulouse au XVIes., document cité ds H. Graillot, Toulouse, 1914, p. 253 d'apr. M. Cagnon et S. Smith ds Cah. Lexicol., 1971, p. 102); 1547 cannelure (J. Martin, Trad. de l'Architecture de Vitruve, 42, 2, V, ibid. : Les cannelures des colonnes doyvent estre vingt & quatre en nombre). Adaptation de l'ital. cannellatura « id. » (FEW t. 2, p. 206b) attesté en 1561 ds Batt. (dér. de cannelato « cannelé », v. canneler) comme le montre la forme cannelature, 1545, Pieter Coekke van Aelst. trad. de Reigles generales de l'Architecture ds M. Cagnon et S. Smith, op. cit. Fréq. abs. littér. : 53. Bbg. Quem. 2es. t. 4 1972, p. 43. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 35. |