| CANIVEAU, subst. masc. A.− CONSTR. ,,Pierre creusée en son milieu pour faire écouler l'eau`` (Noël 1968). B.− P. ext. Rigole qui borde les trottoirs et sert à l'écoulement des eaux de la chaussée. Les pas d'un promeneur attardé sonnaient dans le village sur le pavé des caniveaux (Moselly, Terres lorraines,1907, p. 244): 1. Et Domitien van Bergen, au volant, évitait tant bien que mal les caniveaux et les fondrières, sur l'étroite chaussée, défoncée en cette saison par les derniers charrois de betteraves.
Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 7. − TRAV. PUBL. Tranchée maçonnée et couverte dans laquelle passent les tuyaux, les canalisations, les câbles conducteurs. − Arg. ,,Tranchée de combat`` (Esn.). Prononc. et Orth. : [kanivo]. Ds Ac. 1878 et 1932. Au plur. des caniveaux. Étymol. et Hist. 1694 (Corneille : Caniveau. On appelle ainsi les plus gros pavez, qui sont assis alternativement avec les contrejumelles, & qui traversent le milieu du ruisseau d'une ruë où les charois passent); 1867 « rigole pavée qui longe les bords d'une chaussée » (Lar. 19e). Orig. inc. (FEW t. 23, pp. 114-115). Les hyp. de Barb. Misc. 5, no12 et de EWFS2qui, s'appuyant sur 2 exemples de caniseau attesté au sens de « caniveau » en 1453 (Gdf.) et en 1502 (Barb.), rattachent le mot au lat. canna « roseau », le premier par l'intermédiaire du lat. cannīcius (canisse*), le second par celui du lat. *canabellum, var. du b. lat. canabula « canal de drainage », font difficulté du point de vue phonét. Un rattachement à canif* (Spitzer ds Z. rom. Philol., t. 42, p. 14) fait difficulté du point de vue sém. Une formation à partir de niveau* précédé du préf. ca-* (Salverda de Grave ds Neophilologus, t. 25, pp. 81-82) est peu vraisemblable (v. Hasselrot ds Z. rom. Philol., t. 62, 1942, p. 178). Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Barb. Misc. 19 1938-43, pp. 23-25. − Bugge (S.). Etymol. rom. Romania. 1875, t. 4, p. 352. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], pp. 332-333. − Salverda de Grave (J.J.). Caniveau. Neophilologus. 1939, t. 25, pp. 81-82. |