| CANICULE, subst. fém. A.− ASTRON. Étoile principale de la constellation du Grand Chien, appelée plus couramment Sirius (cf. Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes, 1796, p. 14 et infra ex. 1) : − P. méton. Période de grande chaleur pendant laquelle cette étoile se lève et se couche précisément avec le soleil. Ardeur, feux de la canicule; en pleine canicule; les grandes chaleurs de la canicule : 1. La croyance au caractère néfaste des jours dits de la canicule est courante au village. Déjà l'Antiquité attribuait à cette période, du 22 juillet au 23 août, où le soleil se lève et se couche avec la constellation du Grand Chien...
P.-L. Menon, R. Lecotte, Au village de France,t. 2, 1954, p. 15. B.− P. anal., cour. Très forte chaleur. Heure, jour, nuit, soir de canicule; ardente canicule. La canicule constante de la chambre de chauffe (A. Daudet, Jack, t. 2, 1876, p. 117): 2. Par la fenêtre ouverte de ma chambre de torture, pénètre la chaleur lourde, pâteuse, écrasante, d'une matinée de canicule.
Coppée, La Bonne souffrance,1898, p. 114. Prononc. et Orth. : [kanikyl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin xves. « chienne » (Molinet, Les faicts et dictz, éd. N. Dupire, t. 2, p. 510); 2. 1539 d'apr. Huguet constellation de la canicule (Gruget, Leç. de P. Messie [éd. 1610], 84 ds Hug.); 1550 (Ronsard, Ode 9 A la fontaine Bellerie ds Peter Rickard, La Lang. fr. au XVIes., Cambridge, 1968, p. 137 : L'ardeur de la Canicule); 3. 1660 « époque à laquelle le soleil et Sirius se lèvent en même temps [du 24 juillet au 24 août] » (Molière, Sganarelle ou Le Cocu Imaginaire, I, 2). Empr. au lat. canicula subst. fém., dimin. de canis, proprement « petite chienne » terme d'astron. (Varron ds TLL s.v., 250, 75), adaptation du gr. κ
υ
́
ω
ν subst. masc. désignant la même étoile, Sirius ou le chien d'Orion (v. Grimal, Dict. de myth. gr. et romaine, s.v. Maera et Orion). Fréq. abs. littér. : 86. Bbg. Bernelle (A.). Astronomie poétique. Sirius. Vie Lang. 1965, pp. 63-66. − Colonna (P.). Des Chiens. Vie Lang. 1953, pp. 328-329. − Hasselrot (B.). Et. sur la vitalité de la formation dimin. fr. au 20es. Uppsala, 1972, p. 85. − Rigaud (A.). Février le froidureux. Déf. Lang. fr. 1969, no47, pp. 8-11. |