| CANGUE, subst. fém. Instrument de torture portatif, en Chine, ayant la forme d'une planche ou d'une table percée de trois trous dans lesquels on introduisait la tête et les mains du supplicié : Une cruauté ingénieuse et fantasque avait présidé à l'enchaînement de ces prisonniers. (...) ceux-ci avaient les poignets pris dans des cangues de bois; ceux-là, le col étranglé dans un carcan ou dans une corde qui enchaînait toute une file, faisant un nœud à chaque victime.
T. Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 217. Prononc. et Orth. : [kɑ
̃:g]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1687 (P. Guy Tachard, Prem. Voy. de Siam des PP. Jesuites, t. III, p. 133 ds König, p. 48). Empr. au port. canga « sorte de carcan », attesté dep. 1635 (sous la forme ganga ds Dalg.; canga en 1640, Cardim, ibid.), prob. formé à partir des mots chinois K'ang « portant sur les épaules » et hia, nom de cet instrument de torture (König, p. 48; FEW t. 20, p. 98; Bl.-W.5; U. T. Holmes, Language t. 10, p. 282). Le gaul. canga « joug » (REW3, no1585; DEI), le celt. *cambica « bois courbe » dér. de cambos « courbe » (Cor.) ne conviennent ni du point de vue sém. ni du point de vue géogr., les plus anc. attest. port. désignant toujours l'instrument de torture d'Extrême-Orient (v. Dalg.). Fréq. abs. littér. : 8. Bbg. Boulan 1934, p. 199. |