| CANDI, adj. masc. A.− Sucre candi. Sucre, qui après avoir été dépuré et liquéfié, s'est cristallisé. Sucre candi blanc, jaune. Le sucre candi est hémièdre, et toujours les facettes hémiédriques sont placées à l'extrémité engagée dans la croûte cristalline ou dans la grappe des cristaux (Pasteur, Annales de chim. et de phys.,t. 24, 1848, p. 247). − P. ell. Le candi. Même sens: Sucre, qui après avoir été dépuré et liquéfié, s'est cristallisé. Candi blanc, rouge, en poudre. ... une nuée de lutins a fondu sur la chandelle, le candi et la marmelade (Balzac,
Œuvres diverses,t. 1, 1850, p. 195). ♦ P. compar. : Le chemin est tout couvert de neige. Le ciel fond dans un brouillard aqueux, transpercé de la clarté diffuse d'un clair de lune. Chaque branche est comme enduite d'une mousse de neige, qu'on dirait passée au candi. Chaque ramure a comme une végétation de nacre. Il semble qu'on marche dans les lueurs troubles, vitreuses, électriques d'un aquarium, au milieu de grands madrépores blancs.
E. et J. de Goncourt, Journal,1870, p. 694. B.− P. méton. (et inclusion mentale du subst. sucre). Recouvert d'une couche de sucre candi. Fruits candis ou candis. Prononc. et Orth. : [kɑ
̃di]. La position adoptée par les dict. gén. au sujet de l'emploi du fém. est confuse. Ac. 1932 donne uniquement le verbe candir sous lequel il place l'expr. sucre candi. Ac. 1694-1762 donnent candi part. passé de candir. Ac. 1798-1878 enregistrent séparément candi adj. masc. sous lequel figurent sucre candi, au plur. fruits candis, et candi, ie part. passé. Pour cette distinction cf. aussi DG et Littré qui écrit, s.v. candisation, les substances candies. Le mot est traité comme adj. masc. ds Guérin 1892 et Rob. qui insèrent comme Littré substances candies, s.v. candisation. Il est traité comme adj. mais sans indication de genre ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.; comme adj. inv. ds Dub.; comme part. passé candi, ie ds Lar. 19e; comme adj. et comme part. passé sous la même vedette candi, ie ds Besch. 1845. Si l'on admet le plur. des fruits candis, ce que font la majorité des dict. gén. (cf. Ac. 1835-1878, Littré, DG, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop. et Quillet 1965), il semble raisonnable d'écrire une tige candie, des fleurs candies (cf. substances candies attesté ds Littré, Guérin 1892 et Rob.). Étymol. et Hist. 1256 candi (Le Régime du corps de Maître Aldebrandin de Sienne, éd. Landouzy et Pépin, p. 55, l. 7 et p. 114, l. 16). Empr. à l'ar. qandī, adj. dénom. de qand, qanda « sucre de canne », attesté dans un dict. du xes. (Diez5, p. 84); l'intermédiaire de l'ital. (Bl.-W.5) est à écarter, zucchero candito n'étant à ce jour attesté qu'au xves. (Batt.). Fréq. abs. littér. : 29. Bbg. Hope 1971, p. 32. − Kemna 1901, p. 243. − Lammens 1890, p. 74. |