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CANARI1, subst. masc.
A.− Serin de couleur jaune vif, originaire des Iles Canaries. Cage de canaris :
1. ... elle [la mère Renouf] élève et soigne avec amour ... plusieurs dynasties gazouillantes de canaris et de chardonnerets. Coppée, Prose,t. 3, Henriette, 1889, p. 357.
− P. anal. [En parlant d'une pers., surtout de sexe fém., p. réf. au gazouillis très abondant de l'oiseau] Babiller comme un canari. Être très bavard :
2. Alicette était fraîche comme une rose naine, et babillait comme un canari. Amiel, Journal intime,1866, p. 330.
− Péj. Avoir une cervelle de canari. Être plus bavard que réfléchi (J. Bousquet, Traduit du silence, 1936, p. 220).
B.− Emploi adj. invar. [Toujours postposé] Qui a la couleur jaune du canari :
3. Disraëli, invité, vint en pantalon de velours vert, gilet canari, souliers à boucles, manchettes de dentelle. Son apparence inquiéta d'abord, mais en sortant de table les convives se disaient les uns aux autres que le causeur le plus spirituel du déjeuner était l'homme au gilet jaune. Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 48.
♦ Jaune canari. Une étonnante voiture peinte en jaune canari (Guéhenno, Journal d'une« Révolution », 1938, p. 29).
Prononc. et Orth. : [kanaʀi]. Ds Ac. 1798-1932. Lar. 19esignale qu'on écrivait autrefois canarie (cf. aussi Littré, DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). Homon. et homogr. canari2. Étymol. et Hist. 1583 canari « sorte de serin originaire des Canaries » (Lettres miss. de Henri IV, I, 510 ds Gdf. Compl.). Empr. à l'esp. canario « id. », attesté dep. 1582-83 (Fray Luis de Granada d'apr. Al.). A peu à peu supplanté entièrement la forme canarin, influencée par serin*, et attestée de 1576 (P. de Brach ds Hug.) à 1851 (Land.; v. FEW t. 2, 1, s.v. Canariae). Fréq. abs. littér. : 60. Bbg. Canaris (Les) sont-ils des Canariens? Vie Lang. 1953, p. 68. − Flutre (L.F.). De qq. termes usités aux 17eet 18es. sur les côtes d'Afrique occ. In : Mél. Wartburg (W. von) 1958, p. 226.