| CAMÉRIER, IÈRE, subst. A.− Au masc. Officier de la chambre du pape ou d'un cardinal. Camérier secret, camérier d'honneur : ... les honneurs lui étaient venus [au cardinal Boccanera] d'une façon toute naturelle, dus à sa naissance : consacré de la main même de Pie IX, fait plus tard chanoine de la Basilique vaticane et camérier secret participant, nommé marjodone après l'occupation italienne, et enfin cardinal en 1874. Depuis quatre ans, il était camerlingue...
Zola, Rome,1896, p. 58. B.− Valet de chambre d'un haut personnage. Le camérier du roi (Thierry, Récits des temps mérovingiens, t. 2, 1840, p. 57). ♦ Au fém., rare. Femme de chambre d'une personne d'un certain rang social. Synon. camériste.Une femme, une sorte de gouvernante, cumulant les fonctions de cuisinière, de femme de charge et de camérière (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 403). Prononc. et Orth. : [kameʀje], fém. [-rjε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. 1. [1350 « celui qui gère les provisions, économe dans un couvent » (G. li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 167 : camerier, leçon douteuse, peut-être altération de camberier, I, p. 132, forme wallonne de l'a. fr. chamberier)]; 1752 « trésorier, économe dans certaines abbayes » (Trév.); 2. 1671 « officier de la chambre du pape, d'un cardinal » (Pomey); 1867 « prélat de la cour de Rome chargé du trésor du pape » (Lar. 19e); 1831 terme hist. « officier de la cour royale » (Chateaubriand, Et. hist. Vbis, 258 ds IGLF). II. Camérière 1. 1598-1633 camerera (major) « dame d'honneur d'une princesse en Espagne » (G. du Faing, Voyage de l'archiduc Albert en Espagne, p. 481 ds Reinh., p. 356); 2. 1665-70 cameriere (J. Carel, Le Mercure Espagnol, p. 84, ibid.). I 1 empr. au lat. médiév. camerarius, v. chambrier; I 2 empr. à l'ital. cameriere attesté dep. le xives. au sens I 1 (Boccace ds Batt.) puis au sens de « domestique attaché à une personne de haut rang », notamment au xvies. camarier del Papa (Aretino, ibid.), de même orig. que chambrier*. II empr. à l'esp. camarera « dame d'honneur d'une princesse » et « chambrière » (dep. 1206 d'apr. Cor., s.v. camara). Fréq. abs. littér. : 36. Bbg. Boulan 1934, p. 24. − Hope 1971, p. 279. − Kohlm. 1901, p. 35. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 248. |