| CAMPO1, CAMPOS, subst. masc. Fam., vieilli. [Seulement compl. d'obj. sans article dans des loc. verbales] Congé, repos qu'on donne à un écolier. Donner campos. Des écoliers qui ont campos, qui demandent campos (Ac. 1798-1878). Les écoliers ont campos aujourd'hui (Ac.1932).− P. ext. Campos ou campo. (Jours, heures de) repos que l'on donne ou que l'on prend au cours d'occupations quelconques. Donner campo(s) à des commis; la bonne a campo; c'est campo : 1. Charmé de cette vie champêtre, M. Bizieu du Lézard a une moitié d'idée : c'est de réclamer aussi campo le lundi en faveur des députés.
Balzac,
Œuvres diverses,t. 2, 1850, p. 338. 2. Écoutez-moi bien, Monsieur Obregon. Nous travaillerons après le dîner et nous dicterons ensemble la note à l'avocat. Pour l'instant, n'en parlons plus, c'est campo.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 36. Prononc. et Orth. : [kɑ
̃po]. Aucun dict. ne prononce l's final. C'est aussi la recommandation de l'Ac. : ,,on ne fait point sentir l's``. L'ensemble des dict. préconise la graph. campos (forme de l'Ac. éd. 1718-1932). Land. 1834 et Lar. 20esoulignent : ,,campos et non campo``; Rob. Suppl. 1970 constate cependant : ,,on écrit aussi campo conformément à la prononciation``. Cf. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et Quillet 1965 qui notent en vedette : ,,campos et par erreur campo``. Lar. 19efait la rem. suiv. : ,,L'orthographe fautive est expliquée [...] par la prononciation générale, qui n'est pas moins fautive; on devrait prononcer camposs et non campo [...] campos est une forme purement latine, qui devrait se lire comme le latin.`` La docum. montre que la graph. class. campos s'est maintenue dans et pour le mil. scol., et que campo l'emporte en dehors de ce milieu. Étymol. et Hist. xves. campos « congé donné aux étudiants » (Le grant garde derriere, III, 5 ds IGLF Litt. : magister campos, Donnez congé à vos estudians De leur pourveoir, car ils sont mendians?); 1532 (Rabelais, Pantagruel, éd. V.L. Saulnier, p. 28); 1690 « jour de congé en général » (Fur.). Empr. à l'arg. lat. des écoliers campos (dare, habere), proprement « (accorder, avoir) les champs », c'est-à-dire « (donner, avoir) la permission d'aller jouer aux champs » (cf. M. Cordier, De corrupti emendatione [jargon lat. des écoliers du collège de Navarre, accompagné de la trad. fr. et de l'équivalent en lat. class.], 1530, p. 159, cité par Sain. Lang. par., pp. 435-436). Fréq. abs. littér. Campos : 75. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 436. |