| CALUMET, subst. masc. A.− BOT. Roseau dont les tiges servaient à faire des tuyaux de pipe. − P. plaisant. Tuyau : 1. Pour conserver le corps [de Nelson], on l'avait mis dans une tonne de rhum (...) [Entre Trafalgar et Plymouth], les matelots avaient tout bu à l'aide de calumets de paille ou de giggers. Ils appelaient cela mettre l'Amiral en perce.
F. Vidocq, Mémoires de Vidocq,t. 1, 1828-29, p. 368. B.− P. méton. Grande pipe à long tuyau en usage chez les Indiens de l'Amérique du Nord. Calumet de la paix, calumet de paix : 2. Dès le matin, le grand-prêtre donnait le signal de la marche, et le peuple suivait en silence. Ce grand prêtre tenait le calumet de paix, c'est-à-dire une longue pipe artistement travaillée. Il remplissait sa bouche de fumée et lançait vers le dieu prêt à paraître, la première bouffée de tabac. C'était chez ces nations la manière de donner son cœur à Dieu.
Baudry des Lozières, Voyage à la Louisiane,1802, p. 33. − P. ext. : 3. Sans s'inquiéter de l'auditoire choisi qui l'entourait, elle [Corinne] tira un briquet de sa poche, une pipe d'écume de mer et une bourse à tabac. Avec la même tranquillité, elle chargea son calumet, l'alluma au moyen du classique amadou, exhala quelques bouffées et improvisa ce qui suit : Fragment.
Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 210. Prononc. et Orth. : [kalymε]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1625-55 « roseau pour fabriquer des pipes » (Lettre plaisante de Tienote nouriche demeurant o Tronquay à Madame Alix ds La Muse normande, éd. A. Héron, Rouen, 1891, t. 1, p. 46); 1732 « sorte de grande pipe des Indiens d'Amérique » (Trév. : C'est un instrument des Sauvages de l'Amérique). Forme normanno-pic. de chalumeau* avec substitution de suff. (-et*). Fréq. abs. littér. : 67. Bbg. Goug. Mots t. 1 1962, p. 31. − Quem. 2es. t. 2 1971, p. 11. |