| CALQUER, verbe trans. Reproduire par calque. Calquer à la pointe, à la vitre; calquer une estampe, un plan (Ac. 1835-1932). Calque la carte d'Allemagne et marques-y les premières positions des troupes (Stendhal, Correspondance,t. 1, 1842, p. 195).− Au fig., parfois péj. [Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] Reproduire, imiter. Elle [la civilisation égyptienne] voudrait calquer l'organisation de la société sur l'organisation du ciel (Barrès, Mes cahiers,t. 6, 1907-08, p. 223): Michel-Ange mort, que fait cette misérable architecture qui se survivait à elle-même à l'état de spectre et d'ombre? Elle prend Saint-Pierre de Rome, et le calque, et le parodie.
Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 220. ♦ Emploi abs. Ils [de Flers et Caillavet] ravaudent, ils calquent, ils déguisent, ils travestissent (Léautaud, Le Théâtre de Maurice Boissard,t. 1, 1926, p. 68). ♦ Emploi pronom. passif. ... je veux que l'action de mon disciple ou de mon ouvrier se calque sur la mienne (M. Blondel, L'Action,1893, p. 240). Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. calqué, ée. Reproduit sur calque. ... toute l'affaire [Dreyfus] serait, de ce fait, échafaudée sur une pièce calquée − fausse, si l'on veut, − mais reproduisant le document authentique de la trahison (R. Martin du Gard, Jean Barois, 1913, p. 413). Prononc. et Orth. : [kalke], (je) calque [kalk]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1642 « reproduire un modèle sur une surface contre laquelle il est appliqué » (Oudin, Dict. ital.-fr., p. 138 ds Brunot t. 6, p. 731); 2. 1753 fig. (La Beaumelle, Le Siècle de Louis XIV, par M. de Voltaire, nouv. édit. augmentée d'un très grand nombre de remarques ds Brunot t. 6, p. 1393); 3. 1892 ling. (F. G. Möhl ds MSL 7, 1892, 429 cité par Knobloch, p. 403). Empr. à l'ital. calcare (Hope, p. 278) attesté au sens 1 dep. 1550 (Vasari ds Batt.), issu du lat. calcare « fouler, presser ». Fréq. abs. littér. : 128. DÉR. 1. Calquage, subst. masc.Action de calquer, d'imiter; résultat de cette action. Synon. plus fréq. calque.Que reste-t-il dès lors des accusations d'apocryphe, de plagiat, de calquage? (L.-H. Petitot, Sainte Thérèse de Lisieux,1952, p. 10).− [kalka:ʒ] − 1reattest. 1766 (J.-M. Papillon, Traité hist. et pratique de la grav. sur bois, t. 2); de calquer, suff. -age*. 2. Calqueur, euse, subst.Personne qui fait des calques. Parmi vingt goûts différents il avait eu, pendant six mois, celui des lettres autographes; le commandeur employait alors un calqueur fort habile (Stendhal, Armance,1827, p. 285).Cin. Personne qui, dans la réalisation de films d'animation est chargée de reproduire les dessins (cf. R. Ménager, Le Dessin animé à la portée des amateurs, 1948, p. 13).− [kalkœ:ʀ], fém. [-ø:z] − 1reattest. 1827 (Stendhal, loc. cit.); de calquer, suff. -eur2*. BBG. − Boulan 1934, p. 23. − Gohin 1903, p. 366. − Hope 1971, p. 278. − Kohlm. 1901, p. 35. |