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CALMANT, ANTE, adj. et subst. masc.
I.− Adjectif
A.− MÉD. Qui apaise les effets de la maladie, la douleur physique ou l'excitation nerveuse. Synon. analgésique, sédatif.Lewis a été m'acheter des cachets calmants, j'en ai absorbé deux, j'ai dormi (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 515).
SYNT. Prendre un bain calmant, un sirop calmant, une potion calmante; appliquer un baume calmant, une compresse calmante.
P. métaph. :
1. Il paraissait maintenant de plus en plus clair à Albert (...) qu'il eût demandé aux baumes calmants de la musique, plutôt qu'un apaisement à ses souffrances, une protection contre une inéluctable tentation. Gracq, Au château d'Argol,1938, p. 119.
B.− P. anal. Qui engendre un sentiment de paix, de tranquillité.
1. [En parlant d'une chose concr.] :
2. ... l'inquiétude nerveuse de ses [Souvarine] doigts sur ses genoux s'aggravait à un tel point, qu'il finit par avoir conscience de ce qui leur manquait, le poil doux et calmant du lapin familier. Zola, Germinal,1885, p. 1482.
[En constr. d'attribut] Ce lac, (...) Il est calmant, c'est vrai, mais parce qu'il vous ennuie (Camus, Les Possédés,adapté de Dostoievski, 1959, p. 946).
2. [En parlant d'une chose abstr.] Le son de cette voix si pur et si calmant (G. Sand, Valentine, 1832, p. 32); un si calmant éclat descendait des étoiles (Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 180):
3. Ah, il est calmant, le bruit de l'eau dans les bassins noirs dont les margelles luisent encore faiblement. Larbaud, Amants, heureux amants,1923, p. 155.
SYNT. Mots calmants (Fromentin, Dominique, 1863, p. 199); baisers calmants (J. Laforgue, Moralités légendaires, 1887, p. 55); silence calmant (Proust, La Prisonnière, 1922, p. 82).
II.− Subst., MÉD. Remède qui apaise la douleur ou l'excitation nerveuse. Prendre un calmant pour dormir; l'aspirine est un calmant. Tu vas prendre un calmant et dormir (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954p. 419):
4. Je suis encore malade de la fièvre; on me fait espérer que six jours de calmants me remettront à flot... Stendhal, Correspondance,t. 1, 1800-42, p. 345.
P. métaph. Le meilleur calmant et soutenant, c'est Dieu (E. de Guérin, Lettres,1839, p. 342):
5. − Elle ne veut plus me voir! s'écria Julien, Jonquières essaya de divers palliatifs, de divers calmants moraux, qui, dans les grandes douleurs, n'ont guère plus d'action que dans les grandes maladies; ... Champfleury, Les Bourgeois de Molinchart,1855, p. 191.
Prononc. et Orth. : [kalmɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1762-1932. Fréq. abs. littér. : 190. Bbg. Gohin 1903, p. 363.