| CALENDES, subst. fém. plur. HIST. ROMAINE. Premier jour du mois. Calendes de janvier : 1. Le même Cédrénus fait mourir Christ le 23 mars, et ressusciter le 25 : de là, dit-il, vient l'usage, dans l'église, de célébrer la pâque le 25 de mars, c'est-à-dire, au 8 avant les calendes d'avril, ou trois mois après le 8 des calendes de janvier, époque de la naissance du dieu Soleil. Ce 8 des calendes, soit de janvier, soit d'avril, était le jour même où les anciens Romains fixaient l'arrivée du Soleil au solstice d'hiver et à l'équinoxe du printems.
Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes,1796, p. 334. − Loc. [P. réf. au fait que le calendrier grec ne connaît pas le terme calendes] Calendes (grecques). ♦ [En parlant de l'avenir] Payer, renvoyer, remettre aux calendes (grecques) c'est-à-dire à une date très éloignée et si indéterminée qu'elle risque de ne jamais arriver : 2. Bon! me suis-je dit, il va se présenter quelque difficulté, et le payement sera rejeté à quelque calende, qu'on ne verra jamais.
E. et J. de Goncourt, Journal,1878, p. 1267. 3. mme parpalaid. − Ici, les clients vous payent à la Saint-Michel.
knock. − Mais... quel est le sens de cette expression? Est-ce un équivalent des calendes grecques, ou de la Saint-Glinglin?
Romains, Knock,1923, I, p. 4. ♦ [En parlant du passé] Rare, pop. Depuis les calendes. Depuis bien longtemps : 4. − C'est moi! c'est moi jusqu'au bout qu'ai conservé sa maison! Si je l'avais pas défendue, elle serait fourguée depuis les calendes!
Céline, Mort à crédit,1936, p. 639. Prononc. et Orth. : [kalɑ
̃:d]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1119 kalendes (Ph. de Thaon, Comput, 891 ds T.-L.); 1165-70 calendes (B. de Ste-Maure, Troie, 3860, ibid.); 1552 (Rabelais, Gargantua, XX, éd. Marty-Laveaux, I, p. 75 : es prochaines Calendes Grecques. C'est à dire : iamais); d'où 1690 renvoyer un homme aux Calendes Grecques (Fur.). Empr. au lat. calendae qui désigne les premiers jours du mois chez les Romains, Varron, 6 ds Forc., s.v. 494b. Fréq. abs. littér. : 34. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 396. − Rog. 1965, p. 116. |